Un haut responsable du Medef visé par une enquête judiciaire

 
 
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Le vice-président de l’Unedic et président de l’UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac, lors d’une négociation entre le patronat et les syndicats, le 26 septembre 2007 à Paris (Photo : Mehdi Fedouach)

[26/09/2007 16:25:48] PARIS (AFP) Le parquet de Paris a ouvert mercredi une enquête préliminaire après un signalement de Tracfin sur des retraits de fonds suspects opérés par un haut responsable du Medef, Denis Gautier-Sauvagnac , dans une caisse de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM).

Cette enquête, confiée à la brigade financière, vise à savoir en quoi les faits dénoncés peuvent être ou non constitutifs d’un abus de confiance, a expliqué une source judiciaire.

M. Gautier-Sauvagnac est une figure majeure du patronat français. Président de l’UIMM, il est vice-président de l’Unedic et joue un rôle de premier plan au sein du Medef, où il a notamment en charge le chantier de négociations sur le marché du travail.

La justice avait été informée lundi de cette affaire par un signalement de la cellule de lutte contre le blanchiment du ministère de l’Economie et des Finances (Tracfin: Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins).

Selon cette cellule, des retraits de fonds suspects de 5,6 millions d’euros, en liquide, auraient été opérés entre 2000 et 2007 par M. Gautier-Sauvagnac dans les caisses de l’UIMM, organisation patronale de la métallurgie.

“Nous n’avons rien à voir, ni de près ni de loin, avec des malversations qui relèvent de Tracfin”, a affirmé mercredi à la presse M. Gautier-Sauvagnac en marge d’une réunion sur la pénibilité au travail.

Tracfin avait été alerté de ces retraits bancaires par un cadre de la BNP, intrigué de voir ce responsable du Medef, une assistante ou un de ses collaborateurs, venir retirer d’importantes sommes en liquide, pouvant atteindre 150.000 à 200.000 euros, du compte de l’UIMM, selon le Figaro.

“Je ne suis pas allé en personne à la banque, cette information est totalement fausse, et je réserve toute autre information aux autorités compétentes qui me le demanderont”, a affirmé mercredi M. Gautier-Sauvagnac.

Interrogé par la banque sur ces retraits, M. Gautier-Sauvagnac, aurait expliqué que ces fonds étaient consacrés aux oeuvres sociales de la métallurgie et plus particulièrement aux retraités ou malades du secteur, selon le Figaro.

Placé sous la surveillance de Tracfin, le compte de l’UIMM a continué à être ponctionné par des retraits en liquide jusqu’au début 2007.

Interrogé par l’AFP, Bercy a précisé avoir été informé qu’un “dossier concernant l’UIMM avait été transmis” au parquet par Tracfin, qui est un service d’enquête indépendant de son autorité de tutelle.

“En tant que service indépendant, Tracfin décide lui-même de transmettre ou pas des informations qu’il détient à la justice”, a-t-on précisé.

“Je vois dans cette affaire un lâchage de la nouvelle équipe (gouvernementale, ndlr) vis-à-vis de Denis Gautier-Sauvagnac. Un lâchage au plus haut niveau”, a expliqué à l’AFP un membre du Medef sous couvert de l’anonymat, en soulignant la réticence de M. Gautier-Sauvagnac à l’égard de certains projets du gouvernement, comme la fusion ANPE/Unedic.

Yvon Jacob, président de la Fédération des industries mécaniques (FIM), adhérente au Medef, “trouve cette affaire extrêmement étrange. On peut se demander si elle ne vise pas à essayer de troubler le bon déroulement des négociations en cours” sur le marché du travail, menées pour le Medef par M. Gautier-Sauvagnac, a-t-il dit à l’AFP.

“Denis Gautier-Sauvagnac est un homme d’une parfaite honnêteté, il ne peut rien lui être reproché à titre personnel”, a-t-il assuré.

 26/09/2007 16:25:48 – © 2007 AFP