Marché du travail français : négociation à un rythme soutenu au dernier trimestre

 
 
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Réunion entre le syndicat et le patronet au siège du Medef le 4 juillet 2007 (Photo : Jacques Demarthon)

[04/07/2007 14:31:27] PARIS (AFP) Syndicats et patronat ont décidé mercredi de mener leur “difficile” négociation sur la “modernisation du marché du travail” en quatre chapitres et à un rythme soutenu à compter de septembre, alors que le gouvernement les presse de mettre des propositions sur la table fin 2007.

En deux heures de réunion au Medef, les représentants des syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et du patronat (Medef, CGPME, UPA) ont décidé d’une méthode transversale de négociation permettant d’aborder le contrat de travail, l’assurance chômage ou la formation.

“Nous avons retenu des dates de réunions régulières à partir du premier vendredi de septembre et prévu une réunion le 16 juillet pour préciser les thèmes des quatre grands chapitres sur lesquels nous sommes tous d’accord: l’entrée dans l’emploi, l’évolution dans l’emploi, la sortie et le retour à l’emploi”, a précisé Denis Gautier-Sauvagnac (Medef) au nom du patronat.

Cette négociation est un “exercice difficile” avec “un enjeu majeur”: “fluidifier le marché du travail pour vaincre le chômage”, a-t-il dit, “mais nous sommes tous décidés à tout faire pour aboutir”.

Maryse Dumas (CGT) a souligné que “l’enjeu est différent, voire opposé, pour les syndicats et le patronat”, les premiers voulant “des droits nouveaux pour les salariés” et le second “faciliter les conditions de licenciement”.

Mais “le patronat sait que si les syndicats n’acceptent pas d’avancer dans son sens, le gouvernement sera à son écoute et fera une loi. Face à un front uni Medef-gouvernement, il y a besoin d’un front uni syndical”, a-t-elle dit.

Le gouvernement, qui a accepté de laisser la main aux partenaires sociaux sur les sujets du contrat de travail ou de l’assurance chômage, leur réclame cependant des résultats fin 2007 et plaide pour un “contrat unique” plus souple pour l’employeur ainsi que pour une fusion ANPE-Unedic.

“On attend sereinement le travail des partenaires sociaux”, a assuré mercredi François Fillon sur RMC, tout en jugeant le CDI “très rigide” et en prônant des “conditions de fin de contrats plus sûres pour les entreprises”.

Pour Marcel Grignard (CFDT), les partenaires sociaux sont “en situation d’avancer au mieux” dans des “négociations difficiles”. “On verra bien en cas d’accord les espaces avec les souhaits du gouvernement”, a-t-il dit.

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Le président de la Confédération Française Démocratique du Travail Francois Chérèque accueilli le 19 juin 2007 à son arrivée au siège du Medef, par la présidente Laurence Parisot (Photo : Jacques Demarthon)

Sur les délais, “serrés” aux yeux des syndicats, la CFDT, la CFTC ou la CFE-CGC ont espéré que le gouvernement accepterait une rallonge si un accord semblait possible en fin d’année.

Les délais fixés par le gouvernement “correspondent aux nôtres”, a noté M. Gautier-Sauvagnac.

Sur le fond toutefois, il n’est pas question pour les syndicats de négocier un contrat de travail unique.

“Tout contrat de nature à déverrouiller l’emploi et à tuer la peur de l’embauche est bienvenu, la question de son nom ne se pose pas aujourd’hui”, a dit le représentant patronal.

Quant à la fusion ANPE-Unedic, ni les syndicats ni le patronat n’en veulent.

“En revanche, il faut travailler sur un meilleur accès à l’emploi des femmes et des seniors ou sur la responsabilité sociale des entreprises en cas de restructuration”, a précisé Stéphane Lardy (FO).

Gabrielle Simon (CFTC) a jugé que les syndicats sont “grosso modo sur la même longueur d’ondes”, mais s’attend à “des négociations difficiles”.

Plutôt optimiste, Alain Lecanu (CFE-CGC) a jugé “toutes les conditions requises pour essayer d’arriver à un résultat”. “Il n’y a jamais eu une envie de négocier à un rythme aussi soutenu”, a-t-il dit.

 04/07/2007 14:31:27 – © 2007 AFP