Bush s’inquiète du risque croissant de cyberattaques, à l’exemple estonien

 
 
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Le président américain George W. Bush, le 5 juin 2007 à Prague, quelques heures avant son départ pour l’Allemagne (Photo : Jim Watson)

[25/06/2007 19:12:22] WASHINGTON (AFP) Le président George W. Bush s’est inquiété lundi du danger grandissant d’attaques informatiques contre les Etats-Unis ou d’autres en recevant son homologue estonien Toomas Ilves, dont le pays a été confronté récemment à de telles attaques.

Ces attaques “nous rendent tous vulnérables; l’Estonie a connu récemment une vague de cyberattaques; premièrement ce président (M. Ilves) connaît bien le problème, deuxièmement il a des idées”, a déclaré M. Bush, qui a dit avoir “beaucoup à apprendre” de M. Ilves à ce sujet.

L’Estonie a connu récemment une série d’attaques qui ont causé de sérieux soucis aux systèmes informatiques du pays. Ils ont accusé leurs voisins russes d’utiliser cette nouvelle arme à un moment où les relations bilatérales traversaient une grave crise diplomatique.

A l’issue d’entretiens dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, MM. Bush et Ilves n’ont cependant jamais mentionné explicitement la Russie. M. Bush accueille pourtant son collègue Vladimir Poutine dimanche dans la résidence familiale de Kennebunkport.

M. Bush recevait son allié M. Ilves à un moment où les relations entre les Etats-Unis et la Russie sont elles-mêmes dans une mauvaise passe. M. Bush devait tenter de dissiper dimanche et lundi avec M. Poutine les crispations provoquées par le projet antimissile américain pour l’Europe. La Russie dénonce dans ce projet une reprise de la course aux armements.

Mais les alliances entre les Etats-Unis et les anciens satellites ou les anciennes républiques de l’Union soviétique comme l’Estonie sont une autre source de tensions.

M. Bush a ainsi rappelé l’engagement de l’ancienne république soviétique au côté des Etats-Unis en décrivant l’Estonie comme un “ami très ferme” de l’Irak et de l’Afghanistan, les deux principaux théâtres de la “guerre contre le terrorisme” du président américain.

M. Ilves a relevé en retour que les Etats-Unis avaient “été à nos côtés à chaque fois que les choses ont été dures pour nous”, et “même aux heures les plus sombres”.

L’Estonie est désormais membre de l’Otan et de l’Union européenne.

M. Bush a aussi reconnu la “contradiction” existant dans la politique américaine de visas à l’égard de pays alliés comme l’Estonie, dont les ressortissants “sont traités différemment des autres en Europe” malgré les “grands sacrifices” consentis au côté des Américains. Il a assuré qu’il continuerait à travailler avec le Congrès à une modernisation du système.

Mais les deux hommes ont insisté sur le danger grandissant des attaques informatiques à la lumière des récents événements en Estonie, où l’utilisation de l’internet est parmi les plus généralisées en Europe.

“Quand vous êtes un pays aussi fortement interconnecté que nous, ce genre d’attaques peut causer de graves dégâts”, a dit M. Ilves en évoquant la possibilité d’une “vague” dans l’avenir.

L’Estonie vient de connaître la plus grave crise dans ses relations avec la Russie depuis le retour à l’indépendance en 1991 après le déplacement par les autorités estoniennes d’un monument aux soldats soviétiques qui se dressait en plein centre de Tallinn, où vit une importante communauté russe.

 25/06/2007 19:12:22 – © 2007 AFP