L’économie tunisienne vue par la BAD

kaberuka201106.jpgM.
Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD), a
été particulièrement dynamique, à l’occasion du colloque sur le financement
extérieur du XIème plan (2007- 2011) qui sera le tableau de bord de la
coopération entre la Tunisie et ses partenaires de développement pour le
prochain quinquennat.

Dans son intervention dans le cadre du colloque, tout comme dans le point de
presse qu’il a tenu en marge de cette manifestation, M. Kaberuka s’est
distingué par la qualité de son analyse de la portée de la performance de
l’économie tunisienne et par la disposition de la BAD, premier bailleurs de
fonds de la Tunisie, à «soutenir fortement» le XIème plan.

«La BAD entend soutenir la stratégie de développement retenue par la
Tunisie. Nous en saluons les grandes lignes, notamment la diversification
qui privilégie les créneaux porteurs, à fort contenu technologique et à
forte valeur humaine», a-t-il dit avant d’ajouter : «la BAD interviendra
dans le renforcement des politiques macroéconomiques et l’accélération des
réformes, la modernisation des infrastructures, le renforcement du secteur
productif, la consolidation du capital humain».

Deux contributions de qualité de la BAD sont prévues, durant le prochain
quinquennat. Il s’agit de deux études qualitatives : la première sur la
faisabilité technico-économique du technopole de Sidi Thabet et une autre
approfondie sur la relation croissance/emploi.

Auparavant, M. Kaberuka avait passé en revue les performances accomplies par
la Tunisie depuis le milieu des années 1990 : une croissance soutenue, des
équilibres macroéconomiques satisfaisants, une croissance démographique
maîtrisée, réalisation de la plupart des objectifs de développement du
millénaire.

Et Le président de la BAD d’en tirer les enseignements : «cette bonne
performance économique s’avère être une preuve irréfutable de la capacité
des pays africains à accéder à des niveaux de vie meilleurs, et ceci sur une
courte période, en s’appuyant sur des réformes judicieuses et audacieuses,
mais également soutenues dans le temps».

Traitant du partenariat Tunisie–BAD, cette institution a accordé 5 milliards
de dollars dont 1,5 milliard en cours d’exécution. Selon M. Kaberuka, «ce
portefeuille, un des plus importants de la BAD, traduit la forte
mobilisation de la banque en faveur de l’économie tunisienne,
particulièrement dans les secteurs du tourisme, de l’agriculture,
l’éducation et de l’infrastructure.

Quelque 36 lignes de crédit ont été mises à la disposition des banques qui
ont à leur tour pu financer des projets privés.

Le secteur touristique a été le plus grand bénéficiaire de ces lignes de
crédit. Au nombre des stations cofinancées par la BAD, figure Yasmine
Hammamet. Ce secteur est talonné par le cofinancement des réformes
économiques : assainissement du cadre macroéconomique et amélioration de
l’environnement des affaires.

Vient ensuite l’infrastructure du transport (16% du montant du total engagé)
: la BAD a cofinancé 1500 km de routes, 35 ouvrages d’art, la réhabilitation
du réseau ferré du sud utilisé principalement pour le transport du
phosphate, le doublement de la voie ferrée Tunis-Sousse, le renouvellement
des installations de signalisation sur les voies Tunis-Sfax et Tunis-Alger.

Le secteur agricole a bénéficié de 10% du total engagé. L’enveloppe
mobilisée a servi a cofinancer des projets d’équilibre régional dans des
gouvernorats moins nantis : Jendouba, Kasserine, Siliana et Gafsa.

Au chapitre des projets d’équipement collectif, la BAD a cofinancé des
projets d’adduction d’eau potable dans les régions du Sahel, de Gabès et du
Cap Bon et dans le Nord du pays. Elle a cofinancé l’électrification de 5000
villages, 500.000 foyers et 2.000 stations de pompage d’eau destinée à
l’irrigation.