Etats-Unis : la bonne santé de l’emploi conforte l’espoir d’un rebond économique

 
 
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Un élève d’un institut culinaire à New York le 1er février 2007 (Photo : Chris Hondros)

[01/06/2007 15:48:30] WASHINGTON (AFP) L’économie américaine a créé 157.000 emplois en mai aux Etats-Unis, réaffirmant la résistance du marché du travail face aux difficultés de l’immobilier et confortant l’espoir d’un rebond économique.

C’est le niveau de créations d’emplois le plus élevé depuis mars, et une bonne surprise pour les analystes qui tablaient sur 135.000 embauches nettes. Le taux de chômage est resté stable à 4,5%, ce qui est conforme à leurs attentes.

“Le marché de l’emploi est en bonne santé et c’est le facteur-clé pour enrayer l’affaiblissement de l’économie”, s’est félicité vendredi l’économiste indépendant Joel Naroff, après la publication des chiffres du département du Travail.

Ce rapport était attendu avec anxiété après les mauvais chiffres de la croissance publiés jeudi (+0,6% seulement au premier trimestre). Le marché du travail, qui avait montré des signes de fatigue en avril, allait-il accuser le contrecoup du ralentissement économique ?

Après la publication, marchés et analystes pouvaient souffler — d’autant qu’ils ont également appris une accélération de l’activité industrielle le mois dernier.

“L’économie est en bonne santé — nous avons une bonne croissance de l’emploi, un chômage stable à un faible niveau, ce qui laisse penser que la croissance sera plus forte au deuxième trimestre”, a affirmé Gary Thayer, chef économiste de AG Edwards.

La vigueur du marché du travail est cruciale pour la croissance américaine car elle garantit le dynamisme de la consommation, principal moteur de l’économie.

Or l’emploi a dans l’ensemble fait preuve d’une résistance insolente face aux difficultés de l’immobilier et de l’automobile ces derniers mois, les entreprises des services continuant de leur côté à embaucher.

Une nouvelle fois en mai les embauches ont été portées par le tertiaire qui a créé 176.000 emplois, surtout dans l’éducation/santé (54.000) et dans les loisirs (46.000).

En revanche, l’industrie a licencié 19.000 personnes, surtout dans l’automobile, et le bâtiment a gardé ses effectifs inchangés.

Pour Nigel Gault du cabinet Global Insight, la croissance pourrait s’établir “autour de 2,5 à 3%” au deuxième trimestre.

Les analystes soulignent que la partie n’est pas encore gagnée. Mercredi, la banque centrale avait averti que la bonne santé du marché du travail pouvait en fait refléter un “décalage” dans le temps face au ralentissement de la croissance, et que les difficultés de l’immobilier pourraient avoir un effet-retard.

Le nouveau recul des promesses de ventes de logements dans l’ancien (-3,2% en avril) est venu rappeler vendredi la réalité de cette menace.

“Cela suggère que les ventes vont continuer de baisser dans les mois à venir”, estime Marie-Pierre Ripert d’Ixis CIB.

La banque centrale (Fed) s’était aussi inquiétée des tensions inflationnistes que la faiblesse du chômage pourrait alimenter.

Les bons chiffres de mai, couplés à une hausse des salaires toujours soutenue sur un an (+3,8%), devraient l’inciter à rester en alerte.

“Le marché du travail est toujours tendu, la croissance prête à rebondir, ce qui signifie que l’économie n’est pas assez faible pour que la Fed agisse”, estime M. Gault.

Le principal taux directeur de la banque centrale est aujourd’hui fixé à 5,25%, et les marchés ne s’attendent plus désormais à une baisse imminente.

“La Fed va garder le statu quo”, affirme Stephen Gallagher de la Société Générale à New York.

La prochaine réunion de la Fed est prévue les 27 et 28 juin.

 01/06/2007 15:48:30 – © 2007 AFP