Maghreb Leasing Algérie : Déjà une centaine de clients PME algériennes

Par : Tallel
 

abdelkafi100.jpgA la veille de
l’introduction de Tunisie Leasing sur le marché algérien, Monsieur Ahmed Abdelkafi, Président du Groupe, nous avait reçus pour parler justement de ce
projet. Une année et demie après, il fait le point sur ce qui a été fait, et
dévoile au passage les perspectives à la fois de la société et du marché
algérien dans le domaine du leasing. Entretien !

 

Webmanagercenter: Un premier bilan ?

Ahmed Abdelkefi: Le 15 janvier 2006, nous
avons, juridiquement, constitué la société, avec un capital, comme prévu, de
1 milliard de dinars algériens, soit environ 12 millions d’euros ou 18-19
millions de dinars tunisiens.

Le tour de table est
constitué de Tunisie Leasing et Amen Groupe, avec une majorité, d’un côté,
et le reste répartis entre d’autres acteurs du développement PROPARCO, FMO, SFI…

Par la suite, il nous
a fallu plusieurs mois pour nous installer, avoir les agréments détaillés,
etc. Ce qui fait que nous n’avons réellement démarré nos activités qu’en
mai 2006, c’est-à-dire qu’on a commencé à donner des agréments en mai 2006.

Il y a eu ensuite l’été,
suivi de Ramadan, deux périodes pratiquement mortes en termes d’activités
économiques.

Depuis la reprise de nos
activités en septembre, je puis vous dire que ça marche très fort, et ce
parce que nous avons pu constituer une équipe très compétente d’une
vingtaine de personnes, tous des Algériens et un seul Tunisien.

Contrairement à ce qu’on
pourrait penser, nous avons trouvé sur place des cadres très qualifiés dans
l’informatique, l’analyse financière, la comptabilité, le commercial, etc.
En un mot, une équipe jeune, bien formée et dynamique. Bien évidemment, ils
ont suivi un stage de formation ici dans nos locaux pour apprendre un peu le
métier.

Maintenant l’équipe vole
de ses propres ailes, d’autant plus que nous avons très vite installé à MLA nos
outils que nous avons depuis une vingtaine d’années, et que, par conséquent,
nous maîtrisons parfaitement.


Il n’y a donc pas eu de
retard… ?

Un peu quand même je l’ai
dit. Je dois
admettre que nous avons rencontré quelques petits problèmes de rotation de
personnel au départ, mais maintenant tout s’est stabilisé. On a enregistré
un seul départ depuis un an. Je suis très content de mon équipe algérienne.


Qu’en est-il de la
demande ?

La demande est très vive
et forte, comme nous l’avions imaginé. C’est un aspect favorable. Il suffit
de lire la presse économique algérienne pour se rendre compte que,
actuellement, les banques algériennes ne sont pas aux standards
internationaux ; pour l’heure, leurs méthodes sont encore vétustes. Mais il
est certain que cette situation ne va pas durer encore longtemps. Ce qui
fait que cela nous donne une chance d’accéder à des clients de très bonne
qualité.


Combien de clients en
comptez-vous en Algérie ?

Aujourd’hui, nous avons
une centaine de clients, de grosses petites et moyennes entreprises (PME) ;
ce ne sont pas des multinationales du pétrole, ni les Chinois qui
construisent des routes et des hôtels, mais des PME algéro-algériennes de
très bonne facture avec lesquelles on n’a aucun problème de recouvrement.

Il faut dire aussi qu’il
y a un facteur très important en Algérie qui joue en notre faveur dans ce
métier : c’est que le commerce des véhicules (camions de transport) est
libéralisé dans le pays.

Tout ceci pour dire que
tous les ingrédients sont réunis pour nous permettre de réussir sur ce
marché.

C’est donc tout
naturellement que je poserai la question de savoir ”la couleur” du bilan de
l’exercice 2006
.

Nous avons fait un bilan
2006 qui n’est pas très significatif, compte tenu du fait que nous n’avons
eu que 3 mois d’activités réelles. Par contre, pour l’exercice 2007, nous
espérons décaissé/financé quelque 60 millions d’euros… Car nous sommes à la
vitesse d’approbation de 1 million d’euros par semaine.
Ce qui est loin d’être
négligeagle.


Quel impact réel des
activités de MLA (Maghreb Leasing Algérie) sur le Groupe Tunisie Leasing ?

Etant donné que nous
sommes le plus gros actionnaire, avec 36%, plus MLA se porte bien, mieux
nous en récoltons les fruits, puisque les comptes de MLA sont consolidés
dans nos comptes. Donc, si vous voulez, cela a un impact direct sur notre
rating, sur notre comptabilité, le déroulement de nos opérations, nos
capacités d’endettement. Au final, il s’agit d’une seule et même affaire.
MLA est intégrée dans les comptes de Tunisie Leasing.

D’ailleurs, nous pensons
très fort que c’est un des moteurs de croissance à venir pour le Groupe
Tunisie Leasing, puisqu’en Tunisie,
il clair que nous ne pouvons pas croître plus que 5-6% par an –même si parfois
on fait du 10%. Il faut noter que nous avons une part de marché de 26% en
Tunisie, une part que nous ne voulons pas dépasser, parce que cela n’aurait
pas de sens, mais nous nous défendons et nous continuerons à la défendre.

Ceci dit, on peut forcer
le marché pour croître davantage, mais le prix à payer risque d’être élevé
et les conséquences, à la longue, négatives pour ne pas dire désastreuses.


Venons en à la situation
d’Amen Lease. Qu’en est-il au juste aujourd’hui ?

Je ne peux rien vous
d’officiel jusqu’à présent, sauf que l’affaire est en cours d’étude avec la
Banque centrale de Tunisie. Comme vous le savez, elle a arrêté sa
production ; elle ne produit plus rien. C’est pour vous dire que c’est une
opération d’assainissement qui est en cours à laquelle nous avons apporté
notre concours… Autrement dit, qu’il y ait fusion ou pas, rachat ou pas…, ce
n’est pas quelque chose qui pourrait nous impacter outre mesure.

En tout état de cause,
nos accords finaux sont en cours de discussion entre notre Conseil
d’administration (de Tunisie Leasing, NDLR), celui d’Amen Lease et la Banque
centrale.


Qu’est devenu le
personnel d’Amen Lease ?

Vous savez, lorsqu’ils
ont arrêté la production, l’entreprise n’avait plus d’équipe commerciale.
Par contre, nous avons récupéré quatre personnes de très bonne qualité
d’ailleurs (une est dans le factoring, deux autres sont dans le leasing, la
troisième  a quitté pour s’occuper d’autres choses) ; ce n’est pas un grand monde. Naturellement, le président actuel d’Amen a
conservé toute son équipe de recouvrement.


Comment

se porte le
marché
tunisien du
leasing
 ?

C’est un marché qui
évolue à un rythme soutenu. La preuve en est que 2006 a affiché un taux de
croissance à deux chiffres dans le leasing. La concurrence est très dure sur
les taux et sur les risques, mais les volumes ont fortement augmenté ; de
nouveau c’est du 18% -mais Tunisie Leasing n’a pas progressé autant,
beaucoup moins que cela, étant donné que l’année dernière, au moment où le
marché régressait, nous, on avait progressé. Donc, sur deux ans, nous
faisons plus que défendre notre part de marché.

Le constat qu’on peut
faire c’est que le secteur du leasing en Tunisie est un marché mature.


Pour finir Si Ahmed,
pourriez-vous nous dire quelle est la situation de la LLD que vous avez
lancée il n’y a si longtemps ?

La Location
longue durée (
LLD) a beaucoup progressé ; c’est un
département qui se développe de façon rapide et soutenue. Il faut rappeler
que la LLD est un produit de leasing mais avec services, c’est-à-dire qu’on
vous fournit une voiture en leasing mais en outre on vous paie l’assurance,
la maintenance, le changement de pneu… On comprend donc bien que le produit
soit très attractif pour les multinationales, parce que le patron d’une
multinationale n’aime pas être sollicité pour remplacer un carburateur, de
gérer un parc, etc.

Donc, nous n’avons pas
été surpris de trouver une bonne écoute chez toutes les multinationales
présentes en Tunisie. Dans notre portefeuille aujourd’hui, nous en avons une
trentaine. C’est dire que c’est un produit qui se développe bien, et nous
sommes très heureux de l’avoir lancé, et surtout qui pourrait constituer un
moteur de croissance important pour notre groupe ; un produit complet aux
standards internationaux. Nous faisons nous-mêmes des contrats de gestion
avec les concessionnaires… 

Cependant, notre plus
grand souhait, c’est de voir libéralisé davantage le commerce des voitures davantage
en Tunisie, parce que souvent nous rencontrons quelques problèmes de
livraison… Ce n’est pas le cas en Algérie où nous comptons, également,
lancer ce produit dans un contexte favorable, d’autant que l’Algérie est,
aujourd’hui, le 2ème plus gros marché d’importation de voitures
en Afrique après l’Afrique du Sud, avec plus de 200.000 véhicules importés
en 2006. C’est énorme. 


Propos recueillis par Tallel BAHOURY