Les USA et l’UE relancent les négociations pour libéraliser le transport aérien

 
 
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Un avion de la compagnie aérienne américaine Continental Airlines sur le tarmac de l’aéroport de Newark (Photo : Mario Tama)

[06/02/2007 21:39:31] WASHINGTON (AFP) Les Etats-Unis et l’Union européenne ont relancé mardi les discussions sur un accord “ciel ouvert”, destinées à libéraliser le transport aérien entre les deux continents, qui avaient été mises à mal en décembre par le retrait d’une proposition jugée cruciale par les Européens.

Les deux délégations, représentées par le vice-président de la Commission européenne en charge des Transports Jacques Barrot et la secrétaire américaine aux Transports Mary Peters, ont repris leurs discussions à Washington, a annoncé la représentation de la Commission européenne dans la capitale américaine.

L’annonce était attendue mais elle ajoute un chapitre à ce dossier délicat, qui vise in fine à trouver un terrain d’entente sur la libéralisation du trafic aérien transatlantique et à remplacer les différents accords bilatéraux actuellement existants.

L’UE et les Etats-Unis s’étaient mis d’accord en novembre 2005 sur l’essentiel des termes de cet accord, mais les Européens demandaient que les règles de participation au capital des compagnies aériennes américaines soient assouplies avant un accord formel.

Or en décembre, le gouvernement américain avait brusquement décidé de retirer une proposition qui aurait facilité la prise de contrôle des compagnies aériennes américaines par leurs rivales européennes.

Les Américains avaient justifié cette décision par le besoin de mieux informer le public, les syndicats et le Congrès “sur les bénéfices qu’il y a à permettre plus d’investissement étranger”.

Cela avait marqué un sérieux revers pour les Européens qui jugeaient crucial d’obtenir un assouplissement des règles. Ils avaient “vivement regretté” cette décision, rappelle la Commission dans son communiqué.

Les discussions relancées mardi doivent se poursuivre pendant deux jours à Washington.

“Si nous réussissons nous aurons un accord historique qui servira de modèle pour le reste du monde”, a affirmé M. Barrot, cité dans le communiqué.

Dans un discours la veille à Washington, M. Barrot avait estimé qu’un accord ciel ouvert “permettrait d’augmenter de 25 millions le nombre de passagers dans les cinq ans à venir” et qu’il entraînerait la création de 80.000 emplois aux Etats-Unis et en Europe.

La réunion devrait aussi permettre d’aborder la réduction de l’impact sur l’environnement des émissions du secteur aérien, un dossier cher à l’UE mais qui reste controversé pour un gouvernement américain qui a refusé de ratifier le protocole de Kyoto.

Dans son discours lundi soir, M. Barrot a affirmé que le secteur aérien “a fait d’excellents progrès pour minimiser le bruit et les émissions qu’il produit”.

“Mais nous devons nous assurer que l’aviation va plus loin et qu’elle assume pleinement sa part face aux défis de l’environnement mondial que nous devons affronter”, a-t-il affirmé devant l’International Aviation Club of Washington.

Les négociations reprennent alors que le Congrès américain est passé sous le contrôle des démocrates. Mais, compte-tenu de l’opposition de certains parlementaires aux concessions nécessaires à trouver un accord, rien ne dit que les discussions seront cette fois plus faciles.

“Je sais que les négociateurs auront des problèmes difficiles à régler cette semaine. Mais je souligne une fois de plus que le statu quo n’est pas une option et que l’échec n’est pas une option”, a estimé M. Barrot.

“Nous n’avons pas le temps de notre côté. Il ne faut pas retarder ou reculer devant des décisions et des choix difficiles. Nous devons avancer”, a-t-il ajouté.

 06/02/2007 21:39:31 – © 2007 AFP