L’Allemagne prend la présidence de l’UE et les rênes du G8

 
 
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La Chancelière allemande Angele Merkel en conférence de presse le 15 décembre 2006 à Bruxelles (Photo : John Thys)

[01/01/2007 14:03:57] BERLIN (AFP) L’Allemagne, qui assure depuis lundi la présidence semestrielle de l’Union européenne, devra s’atteler à de lourds dossiers, comme la relance de la Constitution européenne et celle du Quartette au Proche-Orient.

Hasard du calendrier, Berlin prend aussi, pour toute l’année 2007, les rênes du G8, le groupement des huit pays les plus industrialisés, ce qui ne fera que renforcer le poids politique de la chancelière conservatrice Angela Merkel sur le plan international.

A l’Union européenne, qui s’enrichira aussi le 1er janvier de deux nouveaux membres, la Roumanie et la Bulgarie, pour passer à 27, Berlin va tenter d’offrir un calendrier pour une nouvelle Constitution.

“Notre objectif est qu’à la fin de notre présidence du Conseil européen, nous puissions présenter un plan concret où seront clarifiés le calendrier et les contours d’une solution”, a rappelé samedi le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier (social-démocrate), dans le journal Bild.

Son ministre délégué, Gernot Erler, veut profiter des célébrations marquant le 25 mars à Berlin le 50ème anniversaire des Traités de Rome, fondateurs de l’UE, pour tenter de “définir les objectifs” du futur texte constitutionnel. Il propose d’en rédiger les principaux points en juin, dans l’optique d’une conférence européenne intergouvernementale à l’horizon fin 2008.

Mais le futur président du Parlement européen, l’Allemand Hans Gert Pöttering (chrétien-démocrate), relève qu’on ne pourra véritablement s’attaquer à la question de la Constitution — dont le projet a échoué après le non des référendums français et néerlandais en 2005 — qu’après l’élection présidentielle française de mai 2007, soit juste avant la fin de la présidence allemande.

En matière d’énergie, Berlin veut à la fois renforcer l’autosuffisance des 27, notamment par les énergies renouvelables, et sécuriser l’approvisionnement de quelques fournisseurs comme la Russie. “Les réserves de pétrole et de gaz seront dans l’avenir concentrées dans un petit nombre de pays. L’Europe doit réduire sa dépendance pour assurer son approvisionnement en énergie à long terme”, a rappelé récemment la chancelière.

Berlin veut notamment faire avancer les négociations sur un nouvel accord de partenariat russo-européen, malgré l’actuel blocage par Varsovie suite à l’embargo russe sur la viande polonaise. Angela Merkel a récemment indiqué “garder l’espoir” d’une ratification par Moscou de l’ambitieuse Charte de l’énergie qui pose des principes de transparence, de réciprocité et de sécurité des investissements dans les relations énergétiques entre l’UE et la Russie.

Les autres dossiers seront l’épineuse question de la candidature turque ou encore les négociations pour le traité qui succèdera en 2012 au Protocole de Kyoto sur la réduction de l’effet de serre.

Sur le plan international, outre la délicate question du nucléaire iranien, l’Allemagne se veut ambitieuse sur le Proche-Orient, où la chancelière compte se rendre début février. Le Quartette international (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU) sur le Proche-Orient doit être “revitalisé et, dans ce domaine, l’Union européenne a un rôle actif à jouer”, a-t-elle récemment déclaré.

Frank-Walter Steinmeier voudrait voir le Quartette se réunir dès janvier. D’après la presse, le gouvernement allemand réfléchit d’ailleurs à tenir cette réunion à Berlin.

Sur le Kosovo, dont le statut final doit être annoncé en début d’année, l’Allemagne devra avant tout s’efforcer de déboucher sur une position commune des Vingt-Sept, alors que l’UE doit progressivement remplacer la Mission de l’ONU (Minuk), ce qui représentera la plus importante mission civile dans le cadre de la politique européenne de sécurité et de défense.

 01/01/2007 14:03:57 – © 2007 AFP