Rhodia : Sanofi-Aventis, ex-actionnaire principal, se désengage totalement

 
 
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Siège du groupe chimique Rhodia à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[17/10/2006 09:43:38] PARIS (AFP) xLe groupe pharmaceutique français Sanofi-Aventis, descendant de l’ancienne maison-mère de Rhodia dont il est longtemps resté l’actionnaire principal, a annoncé mardi avoir vendu à BNP Paribas la totalité de sa part dans ce groupe chimique, pour 183 millions d’euros.

“Sanofi-Aventis a cédé à BNP la totalité de sa part de 7,98%” dans le capital de Rhodia, a indiqué un porte-parole du numéro trois mondial de la pharmacie après la diffusion d’un premier communiqué annonçant la vente.

Cette part, que la banque revendra à des investisseurs institutionnels, correspond à 96.110.182 actions et est cédée pour 183 millions d’euros, a précisé Sanofi-Aventis dans un second communiqué.

Evoquant les raisons de la cession, le porte-parole a fait valoir que Sanofi-Aventis avait “toujours dit que cette participation n’était pas stratégique”.

Rhodia est né en 1998 de la séparation des activités chimie du français Rhône-Poulenc lors de son mariage avec l’allemand Hoechst, qui a donné naissance au groupe pharmaceutique Aventis qui a lui même fusionné avec Sanofi-Synthélabo en 2004.

Sanofi-Aventis est ensuite resté plusieurs années l’actionnaire majoritaire de Rhodia. En décembre 2005, il était cependant descendu de 15,3 à 8,17%, à la suite d’une augmentation de capital du chimiste à laquelle il n’avait pas souscrit.

Les deux groupes étaient depuis longtemps en conflit sur plusieurs points.

D’abord sur les droits de vote de Sanofi-Aventis dans Rhodia. Ceux-ci avaient été plafonnés à 5% par l’assemblée générale des actionnaires du chimiste réunie en juin 2005, le laboratoire n’ayant pas respecté la loi sur des déclarations de franchissement de seuil en 2004 lors de la fusion Sanofi-Synthélabo/Aventis.

Au cours de cette AG, Sanofi n’avait finalement pas participé au vote, avant de contester en justice cette décision de Rhodia.

Les deux groupes s’opposaient aussi sur les coûts environnementaux et de retraites dont Rhodia avait hérité au moment de sa création.

En 2003, Rhodia avait accepté de toucher pour solde de tout compte 88 millions d’euros afin de faire face à ses risques écologiques futurs. Mais devant la lourdeur des passifs, et après l’échec d’une tentative de conciliation avec Sanofi en février 2005, le groupe avait engagé une procédure d’arbitrage à travers laquelle il réclamait quelque 650 millions d’euros à son ancien actionnaire principal.

En septembre, un tribunal arbitral avait rejeté la demande de Rhodia.

Ce dernier est par ailleurs au coeur d’une enquête lancée après la plainte d’actionnaires minoritaires, Hughes de Lasteyrie et Edouard Stern, visant notamment une “présentation de comptes inexacts”

Les plaignants, qui estiment avoir été trompés sur la valeur de l’entreprise au moment de son introduction en Bourse en 1998, accusent notamment Rhodia d’avoir dissimulé des passifs liés à l’environnement et aux retraites et d’avoir par la suite faussé ses comptes.

Au bord du dépôt de bilan fin 2003 et lourdement endetté, Rhodia a cédé des centaines de millions d’euros d’actifs, procédé à des augmentations de capital pour environ un milliard d’euros et engagé un vaste programme de restructuration devant conduire à son redressement.

Il a pour objectif de revenir aux bénéfices en 2006, après avoir dégagé pour la première fois depuis des années un bénéfice net sur trois mois au deuxième trimestre 2006.

Mardi vers 10H40 (08H40 GMT) à la Bourse de Paris, le titre Sanofi-Aventis était stable à 69,70 euros tandis que l’action Rhodia reculait de 2,99% à 1,95 euro, dans un marché parisien en baisse de 0,65%.

 17/10/2006 09:43:38 – © 2006 AFP