Privatisation de GDF : les députés entrent dans le vif du sujet

 
 
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Ségolène Royal et Julien Dray , du Parti socialiste discutent dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, le 25 septembre 2006 à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[25/09/2006 18:34:20] PARIS (AFP) Les députés sont entrés lundi dans le vif du sujet du projet de loi sur l’énergie avec l’examen de l’article clé privatisant GDF, dans un climat électrique entre la gauche et l’UDF, hostiles à l’opération, et l’UMP.

La séance a été marquée par de nombreux incidents au sein et hors de l’hémicycle, montrant l’acuité de l’enjeu politique à quelques mois de la présidentielle.

Une “fuite” de gaz, qui n’était selon GDF que la diffusion volontaire d’une particule odorisant le gaz, a provoqué la confusion avec l’évacuation de quelques locaux de l’Assemblée et retardé l’arrivée de députés.

Le débat s’est très vite enflammé dans un hémicycle très peu garni où les socialistes n’étaient qu’une petite quinzaine (une trentaine du côté de l’UMP).

Les élus PS avaient pourtant décrété la mobilisation générale et quasiment tous leurs présidentiables étaient inscrits dans la discussion générale.

Après deux rappels au règlement de Daniel Paul (PCF) et de François Brottes (PS), le ministre de l’Economie, Thierry Breton, est monté au créneau pour s’élever contre l’alternative proposée par l’opposition d’une fusion GDF-EDF, tandis que le président UMP de la commission des Affaires Economiques, Patrick Ollier, demandait une longue suspension de séance.

Devant quitter la France pour le Sénégal dans l’après-midi, Ségolène Royal a dû recourir à un rappel au règlement pour pouvoir intervenir malgré l’allongement des débats provoqué par la majorité.

Ses concurrents à l’investiture PS pour la présidentielle, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn sont intervenus, comme elle, pour dénoncer le texte.

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Fiches techniques de GDF et Suez

Le numéro un du PS François Hollande, présent sur les bancs, n’a pas pris la parole contrairement à ce qu’il avait prévu, comme Jack Lang qui, dans les couloirs, a fustigé un “forfait contre la démocratie et la nation”.

Pour l’UDF, hostile à la privatisation de GDF, son unique représentant, Jean Dionis du Séjour, a défendu des solutions alternatives à la fusion avec Suez et, pour le PCF, Daniel Paul a redit son opposition au texte.

Les élus de l’UMP, à l’instar de M. Ollier ou de Pierre Lellouche, ont ironisé sur la présence des “ténors du PS” dans l’hémicycle, faisant remarquer que depuis “trois semaines” ils avaient délaissé les débats.

A 18H30, les députés achevaient la discussion générale. Ils devaient s’attaquer dans la soirée à l’examen des 32.505 amendements déposés sur ce seul article 10, un record sous la Ve République. De la pugnacité de l’opposition à les défendre dépendra la durée des débats.

Cet article prévoit de ramener de “plus de 70%” à “plus du tiers” la part de l’Etat dans le capital de GDF.

Après l’article 10, il restera encore 7 articles en discussion.

Malgré une combativité affichée, les députés socialistes ne se faisaient pas d’illusion lundi sur une adoption du projet de loi par l’Assemblée nationale, comme l’a reconnu Dominique Strauss-Kahn.

Si la discussion devait continuer sur le même rythme, il apparaissait possible lundi que les députés parviennent à achever l’examen du texte avant la fin de la semaine.

Dans ce cas, son vote pourrait être maintenu au 3 octobre. Le même jour, les syndicats de l’énergie (CGT, FO, CFE-CGC et CFTC) ont appelé à une manifestation nationale à Paris et prévu des arrêts de travail.

 25/09/2006 18:34:20 – © 2006 AFP