Exportation : Stratégie pour un «Grand bond» en avant

 
 


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idées et propositions exprimées dans le cadre de la consultation serviront à
«élaborer les programmes et les plans exécutifs susceptibles de donner une
impulsion à l’exportation», a annoncé M. Mondher Zenaidi. Ce travail
commencera au niveau du ministère du Commerce et de l’Artisanat qui «va
œuvrer avec les différentes parties» à préparer ces programmes et plans afin
de les soumettre au gouvernement pour finaliser une stratégie pour les
années à venir
.
 

Durant la décennie 1995-2005, les exportations tunisiennes de biens et
services ont cru au rythme de 11,4% par an, soit quatre points de plus que
la moyenne mondiale, a souligné M. Mohamed Ghannouchi en ouverture de la
conférence nationale sur l’exportation, mardi 19 septembre. Mais même si
l’acquis n’est pas négligeable, a fait observer le Premier ministre, le pays
est appelé à «un approfondissement de l’examen des problèmes entravant le
développement de l’exportation en prévision des prochains développements».
Et c’est ce que le pays a fait durant près de quatre mois, dans le cadre de
consultations locales et régionales couronnées par la conférence nationale
d’où a émergé, ainsi que l’a souligné M. Mondher Zenaïdi, ministre du
Commerce et de l’Artisanat, un consensus national sur l’exportation, lors de
la clôture de la «Consultation nationale sur l’exportation», mardi 19
septembre.

Ce consensus porte sur «la nécessité de renforcer le rythme de croissance
des exportations et leur contribution à la création de richesses», «le
besoin de diversification de la base de la production et de l’exportation,
avec un renforcement de la part des services», «la nécessité de poursuivre
l’amélioration de la compétitivité à travers la compression du coût et
l’amélioration de la productivité et de la qualité», «le développement des
modes de commercialisation», et «l’adaptation des programmes d’enseignement
et de formation aux priorités de la politique d’exportation».

La consultation nationale a clairement mis en exergue l’ambition du pays de
faire un «grand bond» en avant en matière d’exportation. Une ambition que
résume quelques chiffres figurant dans le rapport national sur la
consultation : une part de l’exportation dans le produit intérieur brut de
50% à fin 2009 (contre 45% fin 2004), une amélioration du taux de couverture
des importations par les exportations de biens et services pour atteindre
95% (contre 93% en 2003) et une augmentation du nombre d’exportateurs à
6.000 en 2009 (contre 5.200 actuellement).

Après plusieurs mois de débat aux niveaux local, régional et, enfin,
national, toutes les idées et propositions exprimées dans le cadre de la
consultation seront prises en compte, souligne M. Zenaïdi, «afin d’élaborer
les programmes et les plans exécutifs susceptibles de donner une impulsion à
l’exportation».

Ce travail commencera au niveau du ministère du Commerce et de l’Artisanat
qui «va œuvrer avec les différentes parties» à préparer ces programmes et
plans afin qu’ils soient par la suite étudiés au niveau du gouvernement puis
soumis «au Conseil supérieur de l’exportation et de l’investissement, et au
président de la République afin de décider les réformes et les mesures
nécessaires pour les concrétiser».

En plus des idées et suggestions faites individuellement par les opérateurs
économiques lors des différentes étapes de la consultation, l’avis de leur
organisation la plus importante, en l’occurrence l’UTICA, sera certainement
largement pris en considération par les pouvoirs publics dans l’élaboration
de la stratégie nationale de développement des exportations.

De fait, le discours prononcé par M. Hédi Djilani, lors de la séance
d’ouverture de la conférence nationale, constitue une contribution
consistante au débat sur l’exportation et sur les moyens de permettre au
pays d’y faire un bon quantitatif et qualitatif en avant.

 Pour y parvenir,
M. Djilani croit nécessaire de parier «sur la qualité, la maîtrise du coût
et l’augmentation de la valeur ajoutée», de «fixer des priorités
sectorielles et géographiques», de «mettre en place un système développé de
veille commerciale», de «renforcer les moyens humains et matériels de nos
représentations commerciales et économiques à l’étranger», d’utiliser
–recommandation aux entreprises- les technologies de l’information et de la
communication dans les relations avec les clients et partenaires étrangers,
de faciliter l’utilisation des lignes de financement étrangères par les
entreprises tunisiennes, de faciliter les formalités du commerce extérieur,
et d’étudier la possibilité d’augmenter les moyens des fonds d’appui à
l’exportation et d’en élargir le champ d’intervention.