La justice allemande enquête contre Philips pour corruption

 
 
SGE.HCW98.240806142646.photo00.quicklook.default-245x150.jpg
Le logo de Philips (Photo : Johannes Eisele)

[24/08/2006 14:38:57] FRANCFORT (AFP) Plusieurs salariés du groupe d’électronique néerlandais Philips sont visés par une enquête de la justice allemande pour corruption, a annoncé jeudi le Parquet de Hambourg (nord).

Au total, huit responsables et 15 salariés du service des ventes de Philips sont concernés, a indiqué jeudi à l’AFP le procureur général du Parquet de Hambourg. Parmi les personnes mises en cause, plusieurs ont déjà quitté l’entreprise, a ajouté un porte-parole allemand de Philips.

Selon le Financial Times Deutschland, qui a révélé l’information jeudi, une centaine de personnes en tout seraient dans le collimateur de la justice.

Dans le cadre d’un vaste système de corruption, les salariés de Philips auraient offert des cadeaux aux responsables des achats de plusieurs grands magasins pour qu’ils commandent en priorité les produits du groupe.

Selon les calculs du Parquet de Hambourg, ils auraient distribué pour une valeur totale de 250.000 euros, des montres d’une valeur maximale de 2.500 euros, des meubles de jardin, des bijoux, des costumes ou des voyages.

Une centaine de perquisitions chez Philips et dans des magasins d’électronique ont été menées durant l’été, a précisé le procureur de Hambourg.

Les chaînes de magasins Media Markt et Saturn, filiales du groupe de distribution allemand Metro, ont reconnu jeudi être visées par l’enquête. Un porte-parole de Media-Saturn a confirmé que certains de ses salariés s’étaient vus proposer des cadeaux par un fournisseur, en l’échange de contrats.

Selon le Financial Times Deutschland, un ancien responsable de la gestion chez Philips Allemagne aurait mis en place ce système de corruption entre 2000 et 2002.

Philips emploie environ 10.700 personnes en Allemagne et y a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 4,4 milliards d’euros.

C’est le deuxième grand scandale de corruption cet été en Allemagne. Fin juillet, la justice allemande avait annoncé avoir ouvert une enquête concernant l’équipementier automobile français Faurecia, soupçonné d’avoir versé des pots-de-vin à des employés de Seat, Volkswagen et BMW. Cette affaire a contraint le PDG du groupe français, Pierre Lévi, à présenter sa démission début août.

 24/08/2006 14:38:57 – © 2006 AFP