[28/06/2006 18:52:50] PARIS (AFP) Le groupe russe Severstal a ménagé mercredi le suspense en envisageant une possible “offre supplémentaire” sur son concurrent Arcelor pour tenter d’éviter qu’il ne fusionne avec Mittal Steel, sans toutefois être en mesure de donner des garanties financières. “Aucune décision n’a été prise à ce jour sur une offre complémentaire. Lors de l’audition de la commission des affaires économiques, Alexeï Mordachov (PDG de Severstal) a déclaré que toutes les options étaient ouvertes”, a confié à l’AFP un porte-parole de Severstal Christian Marmain. “Alexeï Mordachov a dit être déçu, mais il n’a pas renoncé” après l’annonce du projet de mariage Arcelor/Mittal, a déclaré à la presse Léonce Deprez, secrétaire de la commission des affaires économiques de la chambre des députés français, et membre du parti gouvernemental UMP. “Il a dit qu’il complètera très certainement son offre supplémentaire”, a-t-il ajouté. M. Mordachov a été auditionné mercredi à huis clos par la commission réunissant des députés français mais ne s’est pas exprimé lui-même à sa sortie. Le patron de Mittal Steel, Lakshmi Mittal avait était auditionné auparavant. Arcelor a accepté de fusionner avec son rival Mittal pour former un géant mondial de l’acier, renonçant du même coup à un projet de rapprochement avec Severstal initié fin mai pour contrer l’offre de Mittal, alors hostile. Cette volte-face a suscité l’amertume en Russie, où la presse a évoqué une surenchère possible de Severstal. Vendredi, les actionnaires d’Arcelor doivent se prononcer lors d’une assemblée générale extraordinaire sur l’accord liant Severstal à Arcelor. La direction d’Arcelor escompte obtenir un vote “contre” afin de résilier ce contrat. Le projet Mittal est d’ores et déjà assuré des soutiens de l’homme d’affaires franco-polonais Romain Zaleski et du gouvernement luxembourgeois, qui détiennent respectivement 7,79% et 5,6% du capital. De son côté, le président de la commission, Patrick Ollier, a expliqué que M. Mordachov mettait “tout en oeuvre” pour tenter de lancer son offre d’ici vendredi tout en reconnaissant que le financement était un “problème difficile”. M. Mordachov s’est défendu d’être l’homme de Vladimir Poutine. Il a aussi assuré ne pas être soutenu par le milliardaire russe Roman Abramovitch. Sur le projet de rapprochement avec Arcelor, M. Ollier a estimé que “ce projet industriel était tout aussi intéressant que celui de M. Mittal et que toutes les garanties concernant l’emploi avaient été apportées”.
Depuis l’annonce du mariage avec Mittal dimanche, M. Mordachov était resté muet sur ses intentions, se bornant à dire qu’il étudiait “toutes les options”. Fin mai, la direction d’Arcelor, alors farouchement opposée à l’offre de Mittal, qu’elle considérait sans intérêt industriel, avait annoncé à grands renforts de campagne médiatique un rapprochement avec Severstal. Mais cet accord avait suscité l’opposition voire l’hostilité d’une partie de ses actionnaires, obligeant la direction à négocier avec Mittal. Severstal avait alors multiplié, en vain, les gestes pour tenter de rassurer les actionnaires d’Arcelor. Il avait révisé ses prétentions de 32 à 25% du capital d’Arcelor et invité en Russie les actionnaires sceptiques. En améliorant son offre de 10%, Mittal a eu raison du Russe. Si toutefois le contrat était effectivement résilié, Arcelor devra s’acquitter d’une prime de 140 millions d’euros liée à la rupture de contrat. Reste la piste d’un mariage à trois, un temps évoqué. M. Mordachov l’a exclue, selon M. Ollier. “Les logiques de complémentarité sont valables entre Severstal et Arcelor mais pas avec Mittal”, a estimé M. Mordachov, cité par M. Ollier. |
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