La BCE prête à défendre bec et ongles son indépendance, si besoin

Par : Autres
 
 
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Le siège de la BCE à Francfort (Photo : John MacDougall)

[21/06/2006 13:41:57] BRUXELLES (AFP) La Banque centrale européenne reste le seul chef d’orchestre de la politique monétaire dans la zone euro, a affirmé mercredi avec force son président Jean-Claude Trichet, opposant une fin de non recevoir aux récentes suggestions de l’Eurogroupe pour plus de coopération.

“Je défendrai toujours férocement (…) l’indépendance de notre institution”, a lancé le Français lors d’une audition devant la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen.

Pressé par la vice-présidente du Parlement Pervenche Bérès, M. Trichet réagissait ainsi à une suggestion du président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, qui dans une lettre à M. Trichet suggérait une coopération plus étroite entre la BCE et le club des douze ministres des Finances de la zone euro sur l’évolution de la politique monétaire et économique.

Une offre qui rejoint des propositions faites il y a quelques semaines par la France, visant à améliorer le fonctionnement des institutions européennes.

Dans ces propositions, les Français “encouragent l’Eurogroupe et donc les ministres des Finances avec les gouverneurs de la BCE à élargir leurs discussions sur l’ensemble des sujets économiques et sociaux”, a rappelé mercredi un diplomate français.

L’idée consiste à intensifier le dialogue, un peu comme aux Etats-Unis. La coopération entre la Réserve fédérale et les institutions politiques explique en partie le succès de la politique monétaire de la banque centrale américaine, estime en effet un diplomate européen.

Mais pour Jean-Claude Trichet, le dialogue entre les deux institutions européennes est déjà suffisamment riche.

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Le président de la BCE Jean-Claude Trichet le 2 mars 2006 à Francfort (Photo : Thomas Lohnes)

Le président de l’Eurogroupe est régulièrement invité à assister aux réunions du conseil des gouverneurs, et peut ainsi “comprendre de l’intérieur l’argumentation de la BCE”, a-t-il jugé. M. Trichet assiste également aux réunions mensuelles de l’Eurogroupe.

Il a refusé de commenter directement le contenu de la missive, qu’il a qualifiée de “lettre personnelle”.

La BCE est toujours très chatouilleuse quand elle croit déceler une remise en cause de son indépendance, inscrite dans ses statuts et héritée de la Banque centrale allemande.

La Bundesbank avait fondé une grande partie de sa crédibilité auprès des marchés financiers sur son autonomie vis-à-vis des pouvoirs politiques, et la BCE a adopté la même position depuis sa création en 1999.

Mais cela ne l’empêche pas de faire l’objet de pressions du monde politique, et d’être souvent accusée de trop se focaliser sur la stabilité des prix, au détriment de la croissance et de l’emploi.

Avant la remontée des taux d’intérêt en décembre dernier, le premier geste en ce sens depuis deux ans et demi, certains dirigeants politiques lui avaient reproché de vouloir tuer dans l’oeuf une croissance encore très fragile en resserrant les conditions du crédit.

“La meilleure contribution de la BCE à la croissance et à la création d’emplois est le maintien de la stabilité des prix”, a de nouveau justifié mercredi le président de la BCE.

La BCE a relevé ses taux d’un quart de point à trois reprises en six mois, et va sans doute continuer. Devant les parlementaires européens, Jean-Claude Trichet a de nouveau insisté lourdement sur les risques de dérapage des prix dans la zone euro, tout en estimant la reprise économique bien engagée.

Le principal taux directeur est désormais à 2,75% et la majorité des économistes s’attend à le voir grimper entre 3 et 3,25% d’ici la fin de cette année.

 21/06/2006 13:41:57 – © 2006 AFP

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La Bundesbank avait fondé une grande partie de
sa crédibilité auprès des marchés financiers sur son autonomie vis-à-vis des
pouvoirs politiques, et la BCE a adopté la même position depuis sa création
en 1999.

 

Mais cela ne l’empêche pas de faire l’objet de
pressions du monde politique, et d’être souvent accusée de trop se focaliser
sur la stabilité des prix, au détriment de la croissance et de l’emploi.

 

Avant la remontée des taux d’intérêt en
décembre dernier, le premier geste en ce sens depuis deux ans et demi,
certains dirigeants politiques lui avaient reproché de vouloir tuer dans
l’oeuf une croissance encore très fragile en resserrant les conditions du
crédit.

 

“La meilleure contribution de la BCE à la
croissance et à la création d’emplois est le maintien de la stabilité des
prix”, a de nouveau justifié mercredi le président de la BCE.

 

La BCE a relevé ses taux d’un quart de point à
trois reprises en six mois, et va sans doute continuer. Devant les
parlementaires européens, Jean-Claude Trichet a de nouveau insisté
lourdement sur les risques de dérapage des prix dans la zone euro, tout en
estimant la reprise économique bien engagée.

 

Le principal taux directeur est désormais à
2,75% et la majorité des économistes s’attend à le voir grimper entre 3 et
3,25% d’ici la fin de cette année.

 

 

© AFP 2006

Photo : John MacDougall – Thomas Lohnes