USA : Bernanke s’inquiète des conséquences de l’énergie chère sur l’inflation

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USA: Bernanke s’inquiète des
conséquences de l’énergie chère sur l’inflation

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Le président de la
réserve fédérale américaine Ben Bernanke, le 5 juin 2006 à Washington

Le président de la Réserve fédérale américaine
(Fed) Ben Bernanke s’est inquiété jeudi des conséquences d’une forte hausse
des prix de l’énergie sur l’inflation et la croissance américaines.

 

“Une hausse importante des prix de l’énergie
peut à la fois ralentir la croissance et augmenter l’inflation”, a-t-il
estimé lors d’un discours à Chicago.

 

Il a souligné que les répercussions de la
hausse des prix de l’énergie et des matières premières sur l’inflation de
base (hors énergie et alimentation) avaient été récemment “relativement
faibles”.

 

Mais “les hausses cumulées des prix de
l’énergie et des matières premières ont été assez importantes pour qu’elles
aient pu contribuer à la récente accélération de l’inflation de base”,
a-t-il ajouté.

 

Les attentes d’inflation de leur côté “sont
pour le moment restées dans la fourchette où elles fluctuaient ces dernières
années”, a-t-il souligné.

 

“Néanmoins, ces évolutions méritent d’être
surveillées”, a-t-il ajouté.

 

Les commentaires du président de la Fed sont
suivis avec attention alors que l’inflation ne cesse de grignoter du terrain
aux Etats-Unis. La banque centrale américaine, qui tient à contenir la
hausse des prix, va certainement relever ses taux une nouvelle fois lors de
sa prochaine réunion fin juin.

 

Les propos du président de la Fed n’ont
toutefois pas entraîné de réactions notables et immédiates sur les marchés
financiers américains. L’indice Dow Jones de la Bourse de New York restait
en hausse de quelques 100 points vers 18h00 GMT.

 

M. Bernanke a averti qu’il ne fallait pas
s’attendre à ce que les prix de l’énergie baissent rapidement.

 

“La cherté de l’énergie que nous connaissons
aujourd’hui devrait durer assez longtemps, ce qui va sans doute pousser les
ménages et les entreprises à des ajustements plus importants à terme”,
a-t-il estimé.

 

“A court terme, les prix vont sans doute rester
élevés dans un environnement de forte croissance mondiale et de capacités
limitées à augmenter l’offre” selon lui.

 

“De plus, les prix devraient être volatils à
court terme, compte-tenu des faibles capacité de production excédentaires”,
selon lui.

 

Le prix du baril de brut a dépassé en avril les
75 dollars à New York. Depuis il fluctue autour de 70 dollars.

 

La flambée des prix de l’énergie se répercute
aussi ailleurs sur l’économie.

 

“A long terme, des prix de l’énergie élevés
risquent sans doute de réduire un peu la capacité de production des
Etats-Unis”, a estimé le patron de la Fed.

 

“A moyen terme au moins, la hausse de la
facture pétrolière va augmenter le déficit des comptes courants, ce qui
suppose un besoin plus important de financements étrangers”, a ajouté M.
Bernanke.

 

Il s’est pourtant voulu rassurant, estimant que
ces effets à long terme, “quoique clairement négatifs, semblent gérables”.

 

“L’économie américaine a une flexibilité
remarquable”, et la mise au point de nouvelles sources d’énergie et d’une
meilleure utilisation “vont à terme améliorer une partie des effets de
l’énergie chère”, selon lui.

 

A court terme cela pose toutefois “une
problématique économique différente, et d’une certaine façon, plus
difficile” avec les risques pour la croissance et l’inflation, a-t-il
ajouté.

 

“Une hausse des prix de l’énergie ralentit la
croissance à court terme principalement par ses effets sur les dépenses de
consommation”, selon lui.

 

 

© AFP 2006

Photo : Paul J. Richards