Petite accélération de l’inflation en France en avril, liée au pétrole

Par : Autres

 

Petite accélération de
l’inflation en France en avril, liée au pétrole

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Pompes dans une station
service à Paris fin avril 2006

Le rythme de l’inflation en France s’est
légèrement accéléré en avril, affichant une hausse de 1,7% sur un an, une
tendance liée à la nouvelle envolée des cours du pétrole qui ne préoccupe
pas outre mesure les économistes.

 

Les prix à la consommation ont augmenté de 0,4%
en avril par rapport à mars, tirant la hausse des prix sur un an à 1,7%
contre 1,5% le mois précédent, a indiqué vendredi l’Insee. Ces chiffres
correspondent exactement aux attentes des analystes.

 

Hors tabac, l’indice monte également de 0,4% au
mois d’avril et de 1,7% sur un an.

 

La flambée des prix de l’énergie, qui ont pris
2,4% le mois dernier, est “due au renchérissement des produits pétroliers et
du gaz de ville” et “constitue l’élément dominant de la progression de
l’indice des prix à la consommation du mois d’avril”, souligne l’Insee.

 

Le cours du pétrole Brent a augmenté de 11,5%
sur le mois et le gaz de ville a vu ses tarifs augmenter de 6,9%, rappelle
l’économiste Nicolas Claquin, de HSBC France.

 

Mais cette hausse de l’énergie n’entraîne
toujours pas en France de progression des prix des autres produits, les
fameux “effets de second tour” redoutés par la Banque centrale européenne,
soulignent les économistes.

 

“La transmission du choc (pétrolier) sur les
prix à la production ne s’est pas produite vers les prix des biens
manufacturés finaux et n’a donc pas eu d’impact fort sur l’indice final”,
observe Nicolas Claquin.

 

“Hors énergie, l’inflation reste des plus
faibles, à seulement 1,1%”, après 0,9% en mars, fait valoir Marc Touati, de
Natexis Banques Populaires.

 

Une tendance également relevée par Nicolas
Bouzou, de l’institut de recherche Xerfi, et due “à l’accroissement de la
concurrence (…) et à l’émergence de nouveaux acteurs, tels les pays à bas
coûts, Chine en tête” qui “tirent à la baisse les prix des biens importés”.

 

Confrontées à ces difficultés, les entreprises
“n’ont d’autres choix que d’augmenter leurs gains de productivité, acheter
des produits moins chers à l’étranger ou produire directement dans des pays
où la faiblesse des coûts permet de compenser la hausse des produits
énergétiques”, et dans ces trois cas “ne créent pas d’emplois dans
l’Hexagone”, déplore Marc Touati.

 

Pour Nicolas Claquin, “au cours des prochains
mois, la question est de savoir si la nouvelle hausse récente des prix du
pétrole va cette fois-ci se transmettre plus nettement”.

 

Au vu notamment des dernières enquêtes, cet
économiste estime que la France “ne devrait pas connaître de flambée trop
marquée de l’inflation”, mais que celle-ci pourrait toutefois atteindre 2%
dès le mois prochain.

 

En avril, la hausse des prix s’est ressentie à
la fois dans les produits manufacturés et les services, et en particulier
dans les loyers, l’eau et les services d’enlèvement des ordures ménagères,
l’habillement et les produits frais.

 

La baisse des prix des services de transport et
de communication a toutefois limité la progression des prix.

 

© AFP 2006

Photo : Pascal Pavani