L’Eurogroupe confiant pour la croissance économique malgré le pétrole

Par : Autres

 

L’Eurogroupe confiant pour
la croissance économique malgré le pétrole

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Le ministre français
des Finances Thierry Breton (c), avec son homologue espagnol Pedro
Solbes (d) et le commissaire européen aux Affaires économiques et
monétaires Joaquin Almunia, le 4 mai 2006 à Bruxelles

Les ministres européens des Finances se sont
montrés confiants jeudi soir pour la croissance économique dans la zone euro
en dépit des prix élevés du pétrole, lors de leur réunion mensuelle à
Bruxelles.

 

Confortés par une série d’indicateurs
économiques très favorables publiés récemment et par la résistance de
l’économie jusqu’à présent à la flambée de l’or noir, les grands argentiers
ne s’inquiètent pas outre-mesure, à l’instar de la Banque centrale
européenne (BCE), mais demeurent néanmoins vigilants.

 

Il y a “une amélioration claire de la situation
économique de la zone euro”, a déclaré le commissaire européen aux Affaires
économiques et monétaires, Joaquin Almunia, lors d’une conférence de presse
après la réunion.

 

La Commission doit publier lundi ses prévisions
économiques de printemps pour la zone euro et l’UE.

 

L’économie européenne est “proche, sinon
légèrement au-dessus de son potentiel de croissance”, estimé à 2%, a
renchéri le président de l’Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker.

 

“L’impact des prix élevés du pétrole n’est pas
très important”, mais c’est cependant “un risque dont il faut tenir compte”,
a ajouté le commissaire Almunia, qui a appelé à davantage de “coordination
des politiques énergétiques” des Etats membres de l’UE.

 

Citant l’exemple des Etats-Unis où le prix du
baril a nettement baissé après la publication des réserves d’essence, M.
Juncker a estimé qu’il fallait une “meilleure transparence en Europe sur les
réserves de pétrole”.

 

Il a aussi rappelé la nécessité “d’investir
davantage dans les énergies renouvelables”, un thème revenu à la mode dans
l’UE avec le pétrole cher.

 

A son arrivée à la réunion en fin d’après-midi,
M. Juncker s’était pourtant montré plus préoccupé. “Le prix du pétrole ne va
pas descendre en-dessous des 63 dollars” dans un proche avenir, avait-il
déclaré.

 

Or “c’est l’ordre de grandeur sur lequel nous
(les pays de la zone euro, ndlr) avions établi nos projets de budget”,
avait-t-il souligné.

 

Après avoir flirté avec les 75 dollars, le
baril est retombé jeudi à New York sous le seuil de 70 dollars, pour la
première fois depuis le 13 avril mais il a rebondi vendredi matin en Asie.

 

La Banque centrale européenne s’est elle-aussi
montré confiante jeudi sur la croissance européenne, mais a rappelé sa
“vigilance” sur l’inflation et les effets secondaires de la hausse du
pétrole.

 

Le président de la BCE Jean-Claude Trichet a
déclaré à Francfort que “les conditions (étaient) réunies pour que la
croissance se poursuive sur les prochains trimestres”.

 

La BCE a maintenu son principal taux d’intérêt
directeur à 2,50% mais affirmé faire preuve d’une “grande vigilance” sur les
menaces de dérapage des prix, préparant les marchés à un relèvement de ses
taux le mois prochain.

 

Les ministres des Finances ont jugé en revanche
que les effets secondaires de la flambée de l’or noir (une hausse des prix
et des salaires) ne se faisaient pas encore sentir.

 

Cette divergence d’opinion entre les Etats
membres et la BCE persiste depuis près d’un an.

 

© AFP 2006

Photo : John Thys