Point de presse du sous-secrétaire d’Etat américain au Trésor à la BAD

Par : Tallel
 

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Par
Tallel
BAHOURY

 

bad_2112.jpgLors d’un
point de presse qu’il a donné le 30 janvier à la Banque africaine de
développement (BAD), le sous-secrétaire d’Etat américain au Trésor, M.
Timothy D. Adams, a souligné que sa visite en Tunisie, notamment à la BAD,
dénote de l’engagement des Etats-Unis pour le développement du continent
africain.

Dans son programme, la rencontre avec le président de la BAD au cours de
laquelle l’Afrique devrait être au centre des discussions entre les deux hommes.
Des questions touchant à l’annulation de la dette au profit de 14 pays africains,
des questions relatives à
l’harmonisation entre les institutions financières internationales dans
plusieurs domaines, sur la croissance économique, sur les échanges entre les pays
africains et les USA, sur développement des infrastructures, ainsi que sur la
création d’un cadre favorable à l’investissement…

Quant aux questions des journalistes, elles ont porté sur la corruption, sur
l’annulation de la dette, sur la montée du prix du pétrole, et bien
d’autres.

Comme l’on pouvait s’y attendre, le sous-secrétaire d’Etat a donné des
réponses plus politiques qu’économiques. En effet, concernant la corruption,
il a indiqué que les pays donateurs devaient faire en sorte que les
gouvernements corrompus puissent rendre des comptes, sans pour autant dire
comment les institutions allaient s’y prendre. Pourtant, l’un des problèmes
majeurs dont souffrent les pays en développement c’est la corruption, au point de
constituer un frein au développement.

S’agissant de l’annulation de la dette des 14 pays africains, M. Timothy D.
Adams a clairement indiqué qu’il ne s’agit pas de ressources additionnelles.
Il a juste indiqué que désormais les institutions multilatérales vont
accorder plus d’importance au don qu’à l’aide pour les pays ayant bénéficié
de cette annulation. Or, depuis que les G8 a annoncé cette annulation lors
de sommet annuel Gleeneagles (en Ecosse en juillet dernier), on ne sait rien
des modalités de cette annulation. Nous savons que le président de la BAD,
M. Donald Kaberuka, multiplie ces derniers temps les déplacements à
Washington, et Davos dernièrement concernant cette question qui n’a toujours
pas trouvé de solution, ce qui met la BAD dans une position délicate
vis-à-vis des pays africains…

Initiative on ne peut plus louable certes, mais si cette annulation n’inclut
pas des ressources additionnelles, les pays concernés risquent fort de se
retrouver dans une impasse, puisqu’il n’est pas envisageable de développer
un pays par des dons, aussi importants soient-ils.

Concernant la facture pétrolière, le sous-secrétaire d’Etat a simplement
souligné qu’il s’agit d’un problème épineux, et qu’il est nécessaire de
soutenir les pays dans leur processus de développement et de croissance.

A une question concernant la politique africaine des Etats-Unis, il a
répondu que ‘’l’Afrique est une priorité pour les Etats-Unis…’’, évoquant au
passage le déplacement, il y a quelques jours, à Monrovia pour l’investiture
de Mme Ellen Johnson en tant que présidente du Liberia. Est-ce que cet
intérêt pour l’Afrique est accompagné d’une enveloppe financière ? ‘’Non’’,
a répondu le responsable américain, tout en indiquant que les Etats-Unis ont
multiplié ces dernières années les initiatives pour encourager l’évolution
des échanges entre l’Afrique et les USA.

‘’En matière d’aide, nous sommes également le premier contributeur dans les
instances financières internationales’’, a souligné M. Timothy D. Adams,
sans préciser que c’est en termes de volume et non de pourcentage de PIB…

Rappelons enfin que le sous-secrétaire d’Etat américain avait eu auparavant
des rencontres avec M. Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de
la Coopération internationale, et s’était rendu à l’ambassade des Etats-Unis
à Tunis…