Les entreprises… se porteraient mieux en structurant la qualité et la traçabilité

Par : Autres
 

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logodecathlon1.jpgInvité à prendre part au panel sur le secteur textile, et ce lors des
Journées de l’Entreprise, M. Hubert CHAVARAN –directeur de production à
Décathlon, a accepté, le temps d’une pose, de répondre à nos questions.

Quelles sont les recettes de la réussite de Décathlon ?

Hubert CHAVARAN : C’est d’abord le PDG qui a créé la société et mis en place
les stratégies qui font que Décathlon est aujourd’hui une entreprise
performante. Ensuite, à mon sens, ce qui fait la réussite de l’entreprise,
ce sont deux choses : ce sont les hommes et les femmes qui la composent avec
les valeurs de l’entreprise, d’une part, et les stratégies de l’entreprise
qui consistent à créer des marques Décathlon, en se démarquant au tant que
faire ce peu de tout ce qui existe sur le marché.

Décathlon est aujourd’hui un des acteurs majeurs du textile. Quels sont,
selon vous, les vrais problèmes de l’industrie textile/habillement de la
zone euro méditerranéenne ?

Pour nous, la Méditerranée constitue notre axe principal de développement,
puisque nos principaux fournisseurs sont le Maroc, la Tunisie et la Turquie
–et je pense qu’ils le resteront durablement. Donc, pour répondre à votre
question, je dirais que l’entreprise textile doit savoir continuer à
progresser par rapport aux enjeux qui évoluent ; par exemple, si avant on
parlait de sous-traitance, maintenant, on parle beaucoup plus de co-traitance,
c’est-à-dire que, au jour d’aujourd’hui, on demande aux entreprises de
savoir faire de la confection, de savoir s’approvisionner en composants,
autrement dit avoir un service achat.

Par ailleurs, comme je l’ai expliqué tout à l’heure au cours de mon exposé,
nous avons une très grande exigence au niveau du social. Certains
considèrent que la qualité est une chose acquise, mais je pense qu’il y a
beaucoup à faire à ce niveau là, et nous y sommes tellement attachés que
dans les 13 pays dans lesquels nous distribuons, le moindre problème de
qualité devient toute suite une catastrophe financière à tous les points de
vue : le client mal servi, et c’est un problème à traiter au niveau
international ; vous imaginez la logistique qu’il faut mettre en place suite
à ce problème. C’est pourquoi nous sommes très vigilants, puisqu’un petit
problème prend tout de suite des proportions énormes.

Justement, au vu de ce que vous venez de dire, est-ce que vos
fournisseurs tunisiens répondent de façon satisfaisante aux exigences de
Décathlon?

Aujourd’hui, nos fournisseurs tunisiens, si on parle d’éthique sociale, ils
sont aux normes, puisque nous avons procédé à des audits suite auxquels, les
points qui ne répondaient pas à nos exigences, ont permis de mettre en place des plans d’action
avec le fournisseur. Concernant la qualité, je peu vous dire que nous
travaillons depuis plusieurs années avec les mêmes fournisseurs, autant dire
qu’il y a une satisfaction mutuelle. Par contre,
je pense qu’il y a des axes de progrès à faire, en structurant mieux la
qualité, la traçabilité et en mettant les bons moyens par rapport aux grands
enjeux, c’est-à-dire ni trop de moyens ni pas assez. Pour moi, cela demande
davantage de formalisation aujourd’hui.

Participez-vous au financement de l’amélioration de cette qualité?

Tout à fait, parce que nous faisons des audits qualité dont les résultats
sont partagés avec les entreprises ; on voit avec eux qu’est-ce qu’il faut
mettre en place pour, justement, résoudre ces problèmes.

 

Propos recueillis par

Tallel BAHOURY