societe des ciments d’enfidha : Perspective d’évolution stable

SOCIETE DES CIMENTS D’ENFIDHA
: Perspective d’évolution stable

(1)

Tunis, le 04 décembre 2003:
MAGHREB RATING, affiliée à l’agence internationale de notation FITCH
RATINGS, a décidé d’abaisser les notes attribuées à la SOCIETE DES CIMENTS
D’ENFIDHA comme suit BBB+(Tun) pour la note long terme avec perspective
d’évolution Stable et F2(Tun) pour la note court terme. La forte élévation
de l’endettement de la SCE pour financer son important programme
d’investissement (160 MD) a essentiellement motivé cette décision de Maghreb
Rating.

La Société des Ciments d’Enfidha (SCE) a été créée en 1976 par l’Etat
Tunisien et entrée en activité en 1983. Avec une capacité de production de
1.1 million de tonnes (MT) de clinker équivalent à 1,32 MT de ciment (avant
l’entrée en production de la deuxième ligne en 2003), la SCE est la plus
importante des 6 cimenteries du pays.

Depuis sa privatisation en 1998, SCE est contrôlée à 88% par le groupe
cimentier espagnol, Uniland. Avec un chiffre d’affaires de 88,4 MD en 2002,
la SCE est leader avec une part de marché nationale de 30%.

La SCE a entamé en 2001 un vaste programme d’investissement, visant à
doubler sa capacité de production (de 1 à 1,75 millions de T /an), à
substituer le coke de pétrole au fuel lourd et à développer ses positions
sur le marché du béton prêt à l’emploi. Le recours massif à l’endettement
estimé à 140 MD environ (dont 77,5 MD ont déjà été tirés) pour financer son
programme d’investissement de 160 MD aboutit à des ratios d’endettement
élevés : ratio dette sur fonds propres de 200% et une dette nette dépassant
5 fois son EBITDA à l’horizon 2003-04. Le financement de cet investissement
est entièrement assuré par des crédits accordés par des banques tunisiennes
ainsi qu’une banque espagnole (BSCH).

Si les notes de la SCE continuent de tenir compte de sa position de leader
sur le marché tunisien et son appartenance à un groupe cimentier d’envergure
internationale, elles intégrent également des incertitudes nouvelles liées à
la situation sur capacitaire dans laquelle le marché tunisien du ciment va
se retrouver. En effet, l’augmentation de la capacité de production de
l’ensemble du secteur cimentier sera de +30% à l’horizon 2004 pour une
évolution de la demande nationale de ciment de l’ordre de 10%. Le risque que
ces surcapacités de production ne conduisent à une guerre des prix entre les
cimentiers est, du point de vue de l’agence, assez réduit. En effet, les
prix pratiqués sur le marché tunisien sont déjà faibles et tous les
opérateurs savent qu’une guerre des prix ne peut mener à des gains de parts
de marché durables.

Par ailleurs, Maghreb Rating est d’avis que la libéralisation des prix du
ciment (initialement prévue pour 2002) mettra encore quelques années avant
d’être concrétisée, l’état tunisien ayant toujours privilégié les démarches
graduelles. Toutefois, il est probable que les augmentations de prix qu’il
consentira au cours des prochaines années seront plus importantes que par le
passé de manière à ne pas trop mécontenter les cimentiers.

Enfin, le maintien de la SCB et de la CIOK dans le giron public ne
constitue, du point de vue de Maghreb Rating, qu’une menace théorique pour
les cimenteries privatisées dans la mesure où leurs capacités de production
ne couvrent que 20% de la demande nationale. Dans ce contexte, la réussite
de la SCE reposera essentiellement sur sa capacité à exporter la partie de
sa production (environ 150.000 tonnes/an) qui ne pourra être écoulée sur le
marché local. Le management de la SCE en est parfaitement conscient et il
oeuvre d’ores et déjà à cet effet avec une vision parfaitement claire de ses
atouts et contraintes.

 

Si ses exportations devraient naturellement cibler les marchés limitrophes
de la Tunisie (Algérie et Libye) où les cimentiers tunisiens ont des atouts
concurrentiels notamment en matière de coûts de transport, la société entend
aussi bénéficier de l’utilisation des synergies du Groupe en ce domaine.
 


[NOTE LONG TERME]

BBB+(tun) Créances pour lesquelles
l’aptitude au paiement en temps et en heure du principal et des intérêts est
adéquate, comparativement aux autres entités émettrices de dettes dans le
pays. Cependant, une évolution défavorable des facteurs d’exploitation ou
des conditions économiques et financières pourrait affecter cette aptitude
dans une plus large mesure que pour les créances notées dans les catégories
supérieures. Les signes “+” et “-” marquent des nuances de qualité.
 
[NOTE COURT TERME] F2(tun)
Créances pour lesquelles l’aptitude au paiement en temps et en heure du
principal et des intérêts est satisfaisante, comparativement aux autres
entités émettrices de dettes dans le pays. Cependant, la marge de sécurité
est moins importante que pour les créances notées F1.

 

Nota:
– Un identificateur correspondant au pays concerné est ajouté aux notes
nationales ; par exemple, « AAA (TUN) pour les notes attribuées sur
l’échelle nationale en Tunisie.

– Les signes « + » et « – » peuvent
être adjoints pour marquer des nuances de qualité au sein d’une catégorie de
notes donnée ; ils ne peuvent toutefois pas être adjoints à la note « AAA (tun)
», ni aux notes inférieures à « CCC (tun) » ou aux notes court terme (à
l’exception d’un signe + qui peut être adjoint au F1 (tun)).
 

(1): Le titre est de la rédaction de
webmanagercenter

 

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