La commission de l’Industrie, du commerce, des richesses naturelles, de l’énergie et de l’environnement a tenu, lundi, en coordination avec la commission des secteurs productifs du Conseil national des régions et des districts (CNRD), une séance d’audition e la la ministre de l’Industrie des mines et de l’énergie, dans le cadre de l’examen du budget de la mission de l’industrie au titre de l’année 2026

La ministre de l’industrie a indiqué que le secteur est un pilier de l’économie nationale, avec sa contribution dans l’allégement du déficit commercial du pays, à travers le développement des exportations, la diversification des produits nationaux et le renforcement de leur compétitivité, ainsi que la création d’emplois permanents, ce qui renforce la stabilité sociale.

La ministre a également souligné que le tissu industriel national compte actuellement 5000 entreprises qui emploient plus de 10 personnes , dont 45% sont totalement exportatrices, et qui fournissent près de 523 mille emplois.

En ce qui concerne le retour à la normale de la production des phosphates et des engrais, qui a enregistré au cours de la dernière décennie un recul au niveau du rendement économique, qui est moins de 50 % par rapport à 2011, la ministre a indiqué qu’une méthode de travail cohérente avait été mise en place entre tous les intervenants dans la production, le transport et la transformation du phosphate, ainsi que l’approvisionnement en eau industrielle dans le bassin minier, visant à réduire les émissions de gaz polluants.

La ministre de l’Industrie a présenté les principales mesures urgentes prises à court terme par le Groupe chimique tunisien (GCT), dans le domaine de la réhabilitation environnementale, à l’instar de la programmation d’une liste de projets d’investissement liés à l’utilisation de la technologie d’absorption double et de récupération de chaleur dans la deuxième unité de production d’acide sulfurique, et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre « N2O » provenant de l’unité de production d’acide nitrique dans l’usine d’ammoniac.

La ministre a également évoqué les mesures prises à moyen terme dans le cadre des projets de réhabilitation environnementale du GCT, citant le projet qui vise à mettre fin au déversement de phosphogypse en mer et celui de transport hydraulique du phosphate, à l’instar de la création d’un site de stockage contrôlé, ainsi que la valorisation circulaire du phosphogypse, en l’utilisant dans de nombreux secteurs.

Et d’ajouter qu’une opération de rénovation complète des unités de production d’acide sulfurique déjà lancée afin de les remplacer par de nouvelles unités, d’une capacité de production plus élevée et selon des critères environnementaux conformes aux normes internationales.

Dans le domaine de l’énergie, la ministre a mis l’accent sur les principaux objectifs de la stratégie dans le secteur de l’énergie à l’horizon 2035, laquelle vise à améliorer l’indépendance énergétique, et la contribution dans la croissance économique à hauteur de 2 %, en plus de la réduction de la densité carbone de 4,6 % par an. Il s’agit également d’ atteindre une part d’au moins 35 % d’énergies renouvelables dans le mix de l’énergie électrique en 2030, et 50 % à l’horizon 2035.

Evoquant les réformes programmées dans le domaine de la production d’électricité à partir des énergies renouvelables, la Ministre de l’industrie a affirmé que son département a préparé un projet de loi, et ce, après consultation des différentes parties prenantes, visant à créer une autorité de régulation indépendante garantissant l’égalité, la transparence et la non-discrimination dans l’accès au réseau de transport d’électricité. Cette structure est chargée de résoudre les litiges entre les différents acteurs du secteur de l’électricité.

Elle a, également, indiqué que le Programme national de production d’électricité à partir des énergies renouvelables permettra d’éviter l’importation d’environ 3 milliards de dinars de gaz naturel par an à l’horizon 2030.

Répondant à l’ensemble des interventions et questions , la Ministre de l’industrie et ses cadres ont précisé que le département de l’industrie œuvre à identifier les solutions nécessaires à tous les problèmes entravant la promotion des secteurs de l’industrie, des mines et de l’énergie, dans le respect de la loi et en assumant la responsabilité qui incombe au Ministère, afin de prévenir toute mise en cause ultérieure.

Ils ont, en outre, souligné que le Ministère de l’industrie œuvre au développement de ses méthodes de travail en encourageant l’industrie intelligente. Ils ont expliqué que le plan de travail du Ministère repose sur de nombreux programmes pilotes qui seront généralisés ultérieurement, à l’instar du Programme national relatif à l’introduction de voiture.