
Un discours technique, sans vision globale
La Première ministre a présenté le projet de budget lors d’un discours introductif de 90 minutes. Ouidat estime que l’intervention a mis l’accent sur des détails techniques et des équilibres financiers, sans exposer de véritable orientation économique. Il regrette une approche fondée sur la couverture des dépenses par l’emprunt, sans projet structurant pour la croissance.
Une production en recul dans le phosphate
Le député a pris l’exemple du secteur du phosphate pour illustrer le manque d’investissement productif. La production nationale s’élève aujourd’hui à 4 millions de tonnes, contre 8 millions en 2010. Il propose d’allouer 4 milliards de dinars pour relancer la filière et atteindre entre 10 et 12 millions de tonnes. Selon lui, cet effort d’investissement serait un moteur de croissance et d’emploi.
Des ressources naturelles sous-exploitées
Ouidat a également cité d’autres richesses nationales peu valorisées, comme le gypse de Tataouine ou le marbre. Il accuse le gouvernement de ne pas résoudre les blocages fonciers et sociaux qui freinent leur exploitation. Il appelle à une approche sectorielle capable de transformer ces ressources en valeur ajoutée durable.
Des recettes fiscales dominantes
Le député a rappelé que 90 % des recettes budgétaires proviennent aujourd’hui des impôts, alors que les recettes non fiscales représentaient encore 25 % des revenus de l’État en 1980, contre seulement 6 % aujourd’hui. Il plaide pour des réformes structurelles profondes visant à diversifier les sources de financement public.
Un recours croissant à l’emprunt
Le projet de loi prévoit un emprunt de 11 milliards de dinars sur trois ans auprès de la Banque centrale. Ouidat met en garde contre les risques que fait peser cette politique sur la stabilité financière future. Il estime que ce choix pourrait alourdir la dette et limiter les marges de manœuvre des gouvernements à venir.
Vers un nouveau cadre légal et institutionnel
Enfin, il appelle à une révision globale du cadre légal et institutionnel. Le député recommande d’adapter le code budgétaire à la nouvelle Constitution et de revoir les codes de l’investissement, des forêts et des eaux. Ces changements viseraient à créer une dynamique économique durable et à orienter l’action publique vers la création de richesse plutôt que la seule gestion des équilibres budgétaires.
EN BREF
- Le député Abderrazak Ouidat critique la logique « comptable » du budget 2026.
- Il appelle à une stratégie fondée sur le développement et la valorisation des richesses nationales.
- La production de phosphate a chuté de moitié depuis 2010.
- Les recettes non fiscales se réduisent, accentuant la dépendance aux impôts.
- Le gouvernement prévoit d’emprunter 11 000 milliards sur trois ans.
- Ouidat plaide pour des réformes structurelles et un nouveau cadre légal.


