Le secteur bancaire tunisien est en grève ce lundi et mardi, à l’appel de la Fédération générale des banques, institutions financières et compagnies d’assurances. Le mouvement proteste contre le blocage des négociations sociales et les revendications salariales restées sans réponse.

Selon Mohamed Nkhili, professeur de droit bancaire, il est encore trop tôt pour mesurer le coût économique de la grève. Toutes les banques ne participent pas au mouvement et un service minimum est assuré, notamment pour les retraits et les transferts à l’étranger. Cinq établissements fonctionnent normalement, tandis que d’autres tournent au ralenti.

L’expert estime que la continuité des services essentiels évite un blocage total du système bancaire. Il prévient toutefois que la grève, même partielle, pourrait peser sur la dynamique économique et la confiance des investisseurs, dans un contexte déjà fragile. Le système de compensation bancaire pourrait connaître des retards, tout comme certaines transactions publiques.

Mohamed Nkhili rappelle que certains secteurs vitaux devraient éviter les grèves et privilégier d’autres modes d’action. Il souligne que l’État, actionnaire dans plusieurs banques, subira lui aussi des conséquences financières, susceptibles d’affecter la notation souveraine du secteur.

De son côté, Ahmed Jaziri, secrétaire général de la Fédération générale, affirme que la grève est suivie à plus de 80 %. Il assure que le mouvement vise à relancer le dialogue, non à provoquer la confrontation. La Fédération appelle à la reprise immédiate des discussions avec le Conseil financier et bancaire et demande une revalorisation salariale pour 2025.