La Tunisie devrait clôturer l’année 2025 avec un stock de réserves de change en baisse, mais suffisant pour couvrir 91 jours d’importations, indique l’institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE).
Le besoin total net en devises pour couvrir le déficit courant et rembourser la dette extérieure est estimé à 3136 MD en 2025, contre seulement 98 MD en 2024, a rappelé l’IACE dans sa note « Stabilité macro financière en Tunisie : réalisations du programme national versus le programme FMI », publiée jeudi.
L’IACE explique cette forte hausse par un déficit courant élevé, résultant à la fois de la stagnation des exportations (-0,3% sur les huit premiers mois de 2025) et de l’augmentation des importations (+4,8%), outre des pertes spécifiques, comme la baisse du prix de l’huile d’olive (1,1 milliard TND) et la diminution de la production d’hydrocarbures (près de 1 milliard TND).
« Le gain lié à la baisse du prix du pétrole n’a été que de 357 MD sur huit mois, soit 5%, alors que le prix avait chuté de 15% par rapport à l’année précédente », souligne encore le rapport.
Toutefois, le pays bénéficie d’un apport en devises grâce aux aides en capital et aux Investissements Directs Étrangers (IDE) nets, a rappelé l’IACE.
Et d’ajouter que le service de la dette extérieure pour 2025 (estimé à 10500 MD en principal) sera couvert, bien que cela nécessite une baisse des réserves de change.
« Malgré cette réduction anticipée, le stock de réserves devrait rester suffisant pour couvrir 91 jours d’importations, une limite jugée acceptable par les institutions financières », indique l’IACE.
Et de poursuivre, dans le même cadre, que la dette extérieure continue de diminuer tout en honorant les échéances à temps, ce qui « est essentiel pour rassurer les investisseurs et les bailleurs de fonds étrangers ».
Pour les auteurs du rapport, « ces performances expliquent les récentes améliorations de la notation de la Tunisie par les agences internationales ».