Miser sur l’hébergement alternatif est un moyen de renforcer la résilience du secteur du tourisme, a souligné l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), dans son nouveau Blog, précisant que la spécialisation tunisienne sur le balnéaire la rend vulnérable aux chocs externes (crises géopolitiques, pandémies, concurrence régionale), d’autant plus, le contexte global plaide pour une diversification rapide.

Dans ce blog intitulé « l’hébergement alternatif en Tunisie : un levier stratégique sous-exploité », l’IACE a rappelé que le ministère du Tourisme a engagé une révision des cahiers des charges régissant les maisons d’hôtes, gîtes ruraux, campings et motels.

Cette réforme poursuit plusieurs objectifs, dont la clarification des conditions de création et d’exploitation, la simplification des procédures d’agrément, et l’encadrement davantage des normes de qualité et de sécurité.

Selon l’IACE, cette réforme est une occasion stratégique de repenser le rôle de l’hébergement alternatif dans le modèle touristique national, faisant remarquer que pour produire un effet durable, cette réforme gagnerait à s’inscrire dans une vision d’ensemble.

Les pistes d’action pour structurer durablement le secteur

Ainsi, plusieurs axes peuvent être envisagés pour faire de l’hébergement alternatif un pilier de la diversification touristique.

Il s’agit de mettre en place un cadre réglementaire spécifique et adapté, qui devrait être co-construit avec les acteurs de terrain, en élaborant un dispositif distinct de celui de l’hôtellerie classique, tenant compte de la taille réduite des unités, de leur ancrage local et de leurs spécificités économiques.

Il s’agit également de simplifier et digitaliser les procédures d’agrément, de créer une plateforme nationale des hébergements alternatifs agréés, de renforcer les capacités des opérateurs locaux, d’intégrer l’hébergement alternatif dans les stratégies de promotion touristique, et de mettre en place un dispositif de suivi et d’évaluation du secteur.

L’IACE a appelé à s’orienter vers un modèle touristique plus diversifié et résilient. Ainsi la structuration de l’hébergement alternatif permettrait non seulement de diversifier durablement l’économie touristique, et de réduire la dépendance au balnéaire, mais aussi de renforcer le développement territorial et de stimuler la création d’emplois, ainsi que de renforcer la compétitivité du pays face à la concurrence méditerranéenne.

En intégrant pleinement ce segment dans les politiques publiques et les stratégies sectorielles, la Tunisie peut transformer une dynamique encore marginale en levier de croissance durable, inclusive et résiliente.

D’après l’IACE, l’hébergement alternatif est en forte expansion. Le segment “maisons d’hôtes/rural” pourrait générer jusqu’à 1,31 milliard de dinars de recettes annuelles d’ici 2030, contre 0,62 milliard estimés en 2025.

Toutefois, ce segment demeure encore informel. En 2022, le nombre de maisons d’hôtes en Tunisie était estimé entre 700 et 1 000. En incluant les locations meublées, le total avoisinait 2000 unités, témoignant de la croissance rapide de l’hébergement alternatif. Cependant, moins de 10% de ces structures sont officiellement agréées.