CancerLe cancer de la prostate est l’un des plus répandus chez l’homme, mais ses causes demeurent incertaines. La génétique joue un rôle reconnu, tout comme l’alimentation et le mode de vie. Les chercheurs s’interrogent aussi sur l’influence des facteurs sexuels, la prostate étant directement liée à la fonction reproductive.

L’étude de Harvard : un lien protecteur

Une vaste étude de suivi menée par l’université de Harvard, débutée en 1986, apporte des éléments nouveaux. Près de 30 000 professionnels de santé y ont participé, en fournissant des données sur leur fréquence d’éjaculation à différents âges. Résultat : aucune augmentation du risque de cancer n’a été constatée. Au contraire, une fréquence élevée semblait protectrice.

Les hommes déclarant 21 éjaculations ou plus par mois présentaient un risque réduit de 31% par rapport à ceux qui en rapportaient 4 à 7. Cette tendance demeurait valide après prise en compte d’autres facteurs liés au mode de vie et aux tests médicaux.

Confirmation australienne

Une enquête australienne portant sur 2 338 hommes a corroboré ces conclusions. Elle a montré que les hommes ayant entre 4,6 et 7 éjaculations par semaine voyaient leur risque de cancer de la prostate avant 70 ans diminuer de 36 % par rapport à ceux dont la fréquence était inférieure à 2,3. L’effet protecteur apparaissait surtout au début de l’âge adulte, mais restait perceptible à toutes les périodes de la vie.

Une piste de recherche à long terme

Ces résultats suggèrent que certains événements précoces, liés à la maturation de la prostate, influencent le risque des décennies plus tard. Le parallèle est établi avec d’autres pathologies : ainsi, un coup de soleil dans l’enfance peut favoriser un mélanome à l’âge adulte. Les chercheurs appellent toutefois à poursuivre les travaux pour mieux comprendre ce mécanisme.