Le Forum tunisien pour les droits sociaux et économiques (FTDES) a enregistré 357 mouvements de protestation au cours du mois de juillet dernier, soit une augmentation de 45 % par rapport à la même période l’année dernière (244 manifestations).

Le Forum a également souligné une augmentation du rythme des mouvements de protestation depuis le début de l’année 2025, avec 2 387 manifestations, et une continuité des actions de protestation à un rythme quasi constant par rapport aux mois précédents, selon le rapport de l’Observatoire social tunisien pour le mois de juillet 2025 sur les mouvements de protestation.

Les revendications relatives à l’emploi et à la régularisation des situations professionnelles arrivent en tête des mouvements de protestation, les manifestations liées au droit au travail et à un emploi décent représentant 60,78 % de l’ensemble des mouvements. La plupart d’entre elles ont porté sur la régularisation des situations précaires, en particulier parmi les professeurs et les enseignants suppléants, ainsi que sur les revendications relatives à la titularisation, au versement des salaires et à l’application des anciennes conventions professionnelles.

La crise de la soif a été au cœur des manifestations sociales au cours du mois et a représenté 12,8 % de l’ensemble des mouvements, le rythme de la mobilisation communautaire s’étant accéléré dans plusieurs régions, en particulier dans le bassin minier (Redeyef), pour revendiquer le droit d’accès à l’eau.

L’espace public s’est imposé comme le terrain de lutte de la plupart des mouvements de protestation qui se sont manifestés dans l’espace public (rues, les places, les environs des ministères), ce qui reflète la reconquête de l’espace public comme lieu d’expression politique et sociale, contre un recul du recours à l’espace numérique qui n’a représenté que 18 % de l’ensemble des formes de mobilisation, selon le rapport.

Des manifestations symboliques et internationales de solidarité avec Gaza ont également eu lieu au cours du mois de juillet dernier. Certaines actions symboliques ont été associées au soutien apporté au navire « Handala » pour briser le blocus de Gaza, au renouvellement de la demande de criminalisation de la normalisation et au soutien aux campagnes de boycott. Ces mouvements ont pris diverses formes, notamment des sit-in, des rassemblements de protestation et de solidarité, et des campagnes de boycott.

Les données sociodémographiques des acteurs sociaux au cours du mois de juillet ont montré que les citoyens ont mené 82 actions de protestation, soit 22,9 % du total des actions.

Les mouvements des chauffeurs du secteur des transports ont représenté 20,1 % avec 72 mouvements, tandis que les enseignants, les professeurs et les fonctionnaires ont représenté 10,3 %. Les autres mouvements ont été menés par des chômeurs, des agriculteurs et des chauffeurs de différents secteurs.

Les formes de protestation ont été variées au cours du mois de juillet, avec 114 sits-in enregistrés, soit 31,9 % du total des mouvements, suivis par 87 grèves, soit 24,3 %, puis 33 sits-in, les grèves de la faim avec 15 cas, tandis que 11 cas de barrages routiers ont été enregistrés.

Au cours du mois de juillet, Tunis a conservé la première place en termes de manifestations recensées, avec 93 mouvements, suivie par le gouvernorat de Gafsa avec 32 mouvements, le gouvernorat de Ben Arous (21 mouvements), le gouvernorat de Kairouan (20) et le gouvernorat de Sfax (17).

Le gouvernorat de Jendouba a connu 15 mouvements et les gouvernorats de Kasserine, Bizerte, Sidi Bouzid et Nabeul ont enregistré 13 mouvements chacun.