Les rencontres professionnelles des éditeurs indépendants du monde arabe et de l’espace francophone, organisées depuis lundi 23 juin par l’Alliance internationale de l’édition indépendante (AIEI), ont pris fin jeudi 26 juin 2025.

Pendant quatre jours de débats et de workshops, des éditeurs venus de 17 pays se sont réunis pour échanger autour des enjeux majeurs du secteur du livre, en particulier dans le monde arabe et dans les pays francophones.

L’un des temps marquants de ces rencontres a été le lancement, mardi 24 juin, de la première cartographie des politiques publiques du livre dans le monde arabe. Il s’agit d’une étude inédite et approfondie sur les politiques publiques liées à l’édition dans la région, permettant de présenter des recommandations en vue de développer le secteur du livre, à toutes les étapes de sa réalisation.

La cartographie, accessible sur le site de l’Alliance internationale de l’édition indépendante, est ouverte à tous les éditeurs locaux qui peuvent y contribuer en ajoutant des données spécifiques à leurs pays.

Parmi les points forts figure également la présentation de la première mouture du livre du grand calligraphe syrien Mouneer al-Shaarani, qui a mis en lettres des citations et des vers emblématiques de la littérature arabe. Cet ouvrage associe ses calligraphies à des traductions des mots en trois langues, français, anglais et espagnol. A travers ce projet, le réseau des éditeurs en langue arabe au sein de l’AIEI entend promouvoir la culture arabe auprès des autres peuples, à travers l’art de la calligraphie.

Les échanges ont porté sur trois grands axes : les partenariats éditoriaux solidaires entre maisons d’édition arabes et francophones, les politiques publiques du livre, et l’intelligence artificielle et la bibliodiversité (diversité culturelle appliquée au monde du livre).

Une grande partie des discussions a porté sur le soutien aux éditeurs palestiniens. Dans ce contexte, il a été procédé à la création d’une cellule dédiée à la promotion de la littérature palestinienne au sein de l’Alliance. Elle aura pour mission de mieux faire connaître la production littéraire palestinienne, d’en faciliter la traduction et d’encourager les éditeurs membres à l’intégrer dans leurs catalogues, chacun dans sa langue.

Soutenant la notion de la bibliodiversité, l’AIEI a choisi de traiter le thème de l’intelligence artificielle, dès lors que l’IA peut soit encourager cette diversité, soit, au contraire, la freiner. Le colloque a été l’occasion de réfléchir à la manière dont les éditeurs peuvent utiliser l’IA, tout en respectant les règles et l’éthique du métier. Pour accompagner cette réflexion, un atelier de formation sur l’intelligence artificielle et la bibliodiversité, animé par un expert de l’UNESCO, a été proposé aux participants, dans un esprit d’ouverture au numérique et de transmission d’outils techniques susceptibles de faire évoluer les pratiques éditoriales.