Le représentant de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) à Tunis, Lassaâd Ben Hassine a souligné que la Tunisie et l’ONUDI ont officiellement entamé des consultations sur la préparation du programme de partenariat pays (PCP), précisant que ce programme sera en adéquation  avec le plan de développement quinquennal 2026-2030, que la Tunisie a entamé son élaboration.

Dans une interview télévisée réalisée au studio de l’Agence TAP, Ben Hassine a expliqué que ces consultations sont menées, en coordination avec le ministère de l’Industrie, des mines et de l’énergie et un certain nombre de partenaires nationaux, dans le cadre de l’élaboration d’un modèle de coopération stratégique plus intégré et plus efficace.

Il a souligné que la Tunisie a officiellement demandé, à la fin de l’année 2024, l’adhésion au  Programme de Partenariat Pays de l’ONUDI, une étape qui reflète le niveau de confiance mutuelle entre les deux parties et constitue une évolution qualitative depuis la signature de l’accord de partenariat en 1994 et l’ouverture du bureau de représentation de l’ONUDI en Tunisie.

Ce programme vise à soutenir le développement industriel durable, à travers la création des emplois, la promotion de l’innovation, l’incitation à l’investissement, et le développement de l’infrastructure industrielle, dans le cadre d’une approche globale qui s’appuie sur la consultation entre le gouvernement, le secteur privé, les institutions financières et le système des Nations Unies.

L’objectif est d’orienter les efforts vers des priorités industrielles bien déterminées et de mobiliser les ressources nécessaires, a-t-il noté.

Les domaines d’intervention proposés, qui sont issus de la stratégie industrielle et d’innovation à l’horizon de 2035, concernent des secteurs prometteurs, à savoir la transition énergétique et la décarbonation, l’économie circulaire, la création de zones éco-industrielles, la transformation numérique et l’innovation, a-t-il encore précisé
La priorité sera accordée aux chaînes de valeur dans des secteurs stratégiques, dont les industries agroalimentaire, le textile et les composants automobiles, eu égard leur potentiel de création d’emplois, d’attraction d’investissements et de développement des compétences et de la formation professionnelle.

En ce qui concerne les  composantes du programme,  Ben Hassine a fait savoir qu’elles concernent l’appui à la coopération Sud-Sud, sur la base des compétences tunisiennes, l’autonomisation des jeunes et des femmes, et le renforcement des capacités institutionnelles nationales.

Le Programme de Partenariat Pays est un cadre incitatif  pour soutenir l’élaboration du Plan national de développement 2026-2030, dans la mesure où l’ONUDI fournit un soutien analytique et stratégique, basé sur des expertises techniques avancées, à travers l’élaboration d’une feuille de route industrielle durable et l’identification de projets ayant une valeur ajoutée et qui sont faisables et bancables.
À cet égard, l’ONUDI salue les quatre piliers du PCP. Il s’agit du renforcement de l’intégration industrielle inclusive, l’incitation à l’innovation  et à la transformation technologique, l’accélération de la transition vers une économie verte et circulaire, la promotion des exportations et de la compétitivité.

Ces quatre piliers représentent un terrain favorable pour construire un secteur industriel tunisien plus dynamique et durable.

L’organisation salue également les progrès réalisés par  la Tunisie dans le domaine de la gouvernance industrielle,  appelant  à poursuivre les efforts, en adoptant des politiques incitatives à l’innovation, et en développant des mécanismes de financement souples et innovants qui répondent aux ambitions de la transformation économique durable.

Ben Hassine s’est dit confiant quant à la capacité de la Tunisie à faire réussir ce modèle de partenariat, soulignant que le pays présente de  facteurs solides de réussite, dont un climat institutionnel propice aux réformes, l’adoption d’une stratégie de développement industriel avancé à l’horizon 2035, un capital humain compétent, un secteur privé actif et un engagement clair en faveur du développement durable et environnemental.