Booster les investissements publics pour lutter contre le changement climatique

Mettre en œuvre une stratégie d’adaptation intégrée au changement climatique pour réduire les contraintes structurelles au développement économique en général et à celui du secteur agricole en particulier, telle est la principale recommandation du dernier rapport de l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ), rendu public en mars 2024.

Cette étude intitulée “Impacts macroéconomiques et enjeux d’adaptation du secteur agricole au changement climatique” a été réalisée par l’ITCEQ dans le cadre d’un projet de coopération avec l’Agence Française de développement. Elle appelle à faciliter l’accès au financement des exploitants agricoles, sur le marché des crédits.

Les auteurs du rapport, recommandent dans la conclusion d’«envisager une tarification régionale de l’eau” et estiment que “même avec les augmentations planifiées de l’approvisionnement en eau, la réalisation simultanée de la sécurité de l’eau et du développement économique, exige des réductions significatives de l’élasticité de l’eau dans la production agricole, industrielle et de services grâce à l’adoption de techniques de production économes en eau”.

Les résultats de l’étude montrent que le développement économique et la sécurité de l’eau “nécessiterait des investissements publics importants dans les domaines de la recherche et développement, l’éducation, l’infrastructure et les énergies renouvelables”.

“Le secteur privé est appelé de son côté, à investir dans les technologies et l’innovation, notamment en recherche/développement, TIC, changement organisationnel et capital humain qui sont les principaux leviers de la productivité du travail”. En effet, “l’augmentation de l’approvisionnement en eau nécessiterait la construction d’installations de dessalement et de traitement des eaux usées, ainsi que des ressources énergétiques pour alimenter ces unités, ce qui, dans la structure économique actuelle du pays, nécessite des investissements intensifs et des importations” souligne le document.

“L’ampleur et le coût des pertes économiques causées par le changement climatique, varient considérablement selon les scénarios d’inflation utilisés et se traduisent par une dégradation des principales variables macroéconomiques. Les résultats des simulations des scénarios climatiques montrent des déficits public et courant excessifs, conduisant à des équilibres publics externes insoutenables. La persistance de tels déséquilibres macroéconomiques serait accentuée en cas d’augmentation de l’inflation alimentaire mondiale”.

“En l’absence de politiques d’adaptation, le changement climatique risque d’exacerber la situation économique. Les solutions d’adaptation sont ainsi étroitement liées aux priorités économiques du pays et à sa capacité de financement”, a conclu l’étude.