Des années se sont écoulées depuis la fermeture de la mine de plomb et de zinc “Lakhouet”, dans la région homonyme relevant de la délégation de Gaâfour (Gouvernorat de Siliana), où des centaines de familles ont déserté cette ville minière, alors que d’autres ont préféré y demeurer, bravant des conditions de vie précaires.

Il était question d’une mine monumentale dont les portes sont fermées depuis les années 1990, et avec elles, s’est interrompu le gagne-pain de centaines de familles, dans une région qui relie plus de 4 délégations et constitue le point de relais de plusieurs gouvernorats adjacents.

De ce gisement d’antan, repaire d’ardeur et de sueur, il n’en reste désormais que des barbelés ceinturant l’entrée de la mine principale, des amoncellements de ferrailles jonchant le sol, des vestiges de machines métalliques corrodés et des bâtiments en ruine, en substance, un site empli de délabrement qui se fait miroiter sur les visages des habitants de la région.

“Le gisement a été fermé en 1991, il employait plus de 400 personnes, dont environ 200 cadres, avec une production comprise entre 200 et 300 tonnes de zinc et de plomb commercialisées sur le marché européen”, a indiqué à l’Agence TAP, Moncef Oueslati, 70 ans, un ancien chef de service ayant travaillé à la mine, 30 ans durant.

Il a expliqué que la pression sur les prix de vente exercée par un certain nombre de pays européens, était l’une des raisons à l’origine de la fermeture de la mine, précisant que le prix d’une tonne de zinc ou de plomb était à cette époque (dans les années 1990) de l’ordre de 1,4 mille dinars sur les marchés mondiaux, alors que le prix proposé à l’achat par ces même pays, ne dépassait pas les 400 dinars/tonne.

Des coups d’œil furtifs que cet ancien de la mine précipitait sur le fatras de métal avarié, finissent par l’ancrer dans la conviction quant à la “presque impossibilité” d’une reprise des activités de la mine, au vu notamment, du coût exorbitant qu’implique un tel projet, selon lui.

Il a suggéré cependant, de réexploiter la digue de la mine, à travers la mise en service d’une station de lavage pour le traitement de ce qu’il en reste des minerais exploitables, tels que le zinc et le plomb.

Partant de cette réalité, un ancien responsable de l’entretien de la mine, ayant engrangé 25 ans de service, Ibrahim Sliti a lancé un appel aux autorités concernées afin d’entrevoir les moyens à mettre en œuvre pour relancer la mine et contribuer à assimiler un nombre important de chômeurs dans la région.

A cet égard, des sources concordantes au niveau de la direction générale des mines relevant du ministère de l’Industrie, ont affirmé à l’Agence TAP, qu’aucune demande n’a été formulée à cette fin, considérant que le projet de reprise des activités de la mine requiert l’élaboration de recherches actualisées dans le but d’identifier le volume de la réserve de minerais et la possibilité d’exploitation.