Aux états généraux de l’Economie verte, la délégation tunisienne sera présente les 9 et 10 novembre. Pour des raisons organisationnelles les officiels et opérateurs essayeront de faire le maximum avec le minimum de temps et peut-être de moyens (sic). Les B to B auront donc lieu les deux derniers jours de l’une des plus grandes foires de l’économie verte et circulaire au monde. Pour info, quatre cadres représenteront le ministère de l’Environnement via des institutions sous tutelle (CITET), deux cadres de l’ANGED et un autre de l’ONAS.

Si le Centre international des Technologies de l’Environnement en Tunisie (CITET) a pris soin de diffuser sur son site un communiqué parlant de l’importance de l’événement organisé en Italie, le Packtec s’est contenté de mettre une bannière sur son site web et la Sonede et l’ONAS également présentes n’ont pas jugé important d’en parler. Le responsable communication de la SONEDE n’est au courant d’aucune participation de sa société à Ecomondo.

Le CITET a organisé en collaboration avec IEG EXPO, la visite d’une délégation de professionnels tunisiens, intéressées par les nouvelles technologies de l’environnement avec pour objectif de trouver des solutions concrètes pour la compétitivité, s’informer sur les best practices dans l’économie circulaire, faire connaissance avec les acteurs principaux du secteur, tisser de nouvelles relations commerciales à l’échelle internationale et découvrir des technologies innovantes, les aspects législatifs, les tendances de développement et les marchés émergents.

A voir de près les opportunités que peut offrir Ecomondo à tous les acteurs économiques du monde, nous ne pouvons que déplorer la faible représentativité officielle de la Tunisie à cette foire incontournable des nouvelles économies.

Le nom de la Tunisie en tant qu’invité de choix a été pourtant cité par le ministre italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique lors de l’ouverture officielle même d’Ecomondo. C’est à croire que les partenaires de la Tunisie lui accordent plus d’importance que ceux et celles qui veillent à ses destinées.

L’Italie pourrait pourtant être un partenaire important pour la Tunisie si ambitieuse de réussir sa transition vers une économie plus soucieuse de l’environnement. Leader européen en matière de recyclage, l’Italie a démontré sa capacité à transformer les déchets en une nouvelle matière première et ambitionne de récupérer les minéraux critiques des déchets. 70 % de l’acier italien est produit à partir de ferraille. De telles expériences peuvent être assez inspirantes pour la Tunisie. Une Tunisie où les startups occupent une place de choix dans les politiques gouvernementales et auxquelles Ecomondo a fait honneur cette année.

Le défi de l’Italie est aujourd’hui la décarbonation du secteur automobile et son ambition est d’atteindre la neutralité en matière d’émissions. La construction est également dans l’angle de mire du gouvernement italien qui a décidé des allègements fiscaux et des crédits et en la matière le projet européen pour le développement de l’économie circulaire dans le BTP auquel a été associée la Tunisie pourrait encourager de nouvelles stratégies imposant la récupération des matériaux de construction et leur exploitation dans les nouvelles bâtisses.

La 26ème édition d’Ecomondo est donc dédiée à l’économie de demain, décarbonée, circulaire et régénératrice capable de générer des avantages économiques supérieurs aux coûts nécessaires.

L’exemple italien en la matière est assez édifiant. Le rapport sur l’état de l’économie verte en 2023 élaboré par Edo Ronchi, président de la Fondation italienne pour le développement durable, fait état d’économies directes de 6,6 milliards pour des investissements annuels de 14,7 milliards d’euros sur la période 2020-30 grâce à la décarbonation de l’économie italienne.

C’est dire à quel point l’expérience italienne peut-être inspirante pour d’autres pays.

La Tunisie pourrait exploiter les opportunités offertes par la Foire Ecomondo, profiter du réseau relationnel international qu’elle offre, des technologies de pointes qui y sont exposées et qui sont presque toutes orientées vers l’économie verte.

De notre envoyée spéciale à Rimini – Italie, Amel BelHadj Ali

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