L’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) a approuvé, lors d’une séance plénière tenue samedi après-midi au Bardo, un projet de loi portant approbation d’un accord de prêt auprès de la Banque africaine de développement (BAD) d’un montant de 87,100 millions de dollars, équivalent de 267,56 millions de dinars, au profit de la Tunisie pour contribuer au financement du projet ” Appui au développement inclusif et durable de la filière céréalière (PADIFIC).

Le texte de loi a été adopté avec 84 voix ” pour “, 2 voix ” contre ” et 18 abstentions.

Ce prêt sera remboursé sur 24 ans, avec une période grâce de 4,5 ans, et un taux d’intérêt variable, qui sera calculé par la Banque à chaque date de paiement, à partir du 15 juillet 2028.

Ce prêt permettra à la BAD de contribuer au financement, à hauteur de 74% du coût de projet PADIFIC, alors que l’Etat apportera un montant de 30,421 millions de dollars (26% du coût), qui servira essentiellement au paiement des salaires des cadres intervenants dans la réalisation du projet, et l’acquisition des équipements logistiques, des moyens de transport et de stockage nécessaires
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Il convient de noter que le coût total du projet s’élève à 117,521 millions de dollars hors taxes, l’équivalent d’environ 361 millions de dinars.

Le PADIFIC s’attèle à accompagner environ 250 mille agriculteurs, dans le but de les aider à augmenter leur production avec environ 1,6 million de quintaux de blé dur, 1,2 million de quintaux d’orge, 18 mille quintaux d’huile végétale et 42 mille quintaux de fourrage ; ce qui est en mesure de contribuer à assurer la sécurité et l’autosuffisance alimentaire.

Ce projet permettra aussi de réduire les pertes post-récoltes, grâce à la création d’un nouveau silo à Djebel Djelloud, et à la réhabilitation de deux silos portuaires de Rades et de Bizerte, outre le renforcement du transport de céréales par voie ferrée, ce qui impose l’acquisition de 30 nouveaux wagons.

Il vise, en outre, à appuyer les capacités des intervenants dans la filière céréalière, afin de pouvoir renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs et aux changements climatiques.

En fait, le PADIFIC intervient pour soutenir la filière de céréale en phase de pré-production, et financer les importations en céréales pour un coût total d’environ 66,12 millions de dollars.

Il est à rappeler que la filière céréalière en Tunisie souffre, ces dernières années, de plusieurs difficultés, ayant trait, notamment, à la faible productivité, à une capacité de stockage limitée et à des problèmes de gouvernance, compte tenu de la multiplicité des structures intervenantes. Tout ceci a entrainé l’accroissement de nos importations en céréales, d’où une dépendance structurelle et l’absence de stock stratégique.

Une situation qui s’est aggravée davantage, dans un contexte exceptionnel marqué par une crise alimentaire mondiale induite principalement, par la guerre en Ukraine et la baisse de la production nationale.

En fait, la récolte de céréales est estimée à 250 mille tonnes, en 2023, alors que le besoin national annuel s’élève à 3,4 millions de tonnes.