La Cinémathèque tunisienne vient d’annoncer le lancement d’une nouvelle rubrique désormais fixe “Lectures” dans la bibliothèque spécialisée “Mohamed Mahfoudh”. Ce nouveau rendez-vous s’inscrit dans une programmation complémentaire des différents axes des projections, et constitue un espace de découverte de nombreuses références critiques et analytiques.

Le coup d’envoi sera donné vendredi 3 février 2023 à 16h30 avec la première séance de “Lectures” autour de l’œuvre du réalisateur japonais Kenji Mizoguchi (1898-1956), objet d’un cycle cinématographique depuis le 10 janvier dernier.

Considéré comme un des maîtres du cinéma japonais mais aussi du cinéma mondial, Kenji Mizoguchi, le Shakespeare du Cinéma, a laissé quatre-vingt quatorze films dont plus de soixante sont définitivement perdus. En trente trois ans de cinéma, Mizogushi, n’aura cessé de sonder la souffrance humaine dans le Japon médiéval et contemporain.

Dans cette société depuis toujours très fortement structurée par les différences de classe et de condition, Mizogushi a choisi de prendre parti pour la femme et de dénoncer l’oppression dont elle est l’objet, ce qui a fit de lui un cinéaste incontestablement engagé.

Mizogushi prend parti avant tout pour l’Art du cinéma dans un questionnement sans cesse renouvelé de la forme et dans l’affirmation d’un style singulier, inégalé dans son raffinement et sa subtilité, au delà des figures imposées des genres cinématographiques auxquels il s’est essayé -essentiellement le Jidai-geki (films d’époque implanté dans le Japon féodal) et le Gendai-geki (films sociaux).