“Bien que les données exactes ne soient pas tous disponibles, il est nécessaire d’avancer un chiffre très déterminant: en France, les industries sonores en termes de chiffres, c’est 38 milliards d’euros, ce qui équivaut au poids de l’industrie pharmaceutique ou de la défense, c’est-à-dire un potentiel dans le sonore de 2% du PIB, ce qui prouve l’intérêt d’aborder la Semaine du son en Tunisie comme un vecteur de développement économique majeur”.

C’est en tout cas ce qu’a indiqué le journaliste et président fondateur de la Semaine du son de l’Unesco en Tunisie, Christophe Rioux, lors d’une table de restitution “La révolution du son : ambassadeur de la francophonie et créateur de connexions”, organisée le 15 novembre 2022 à la salle de conférences au Village tunisien de la Francophonie à Djerba.

Il est temps, a-t-il poursuivi, d’accorder au son, considéré comme un sens vil, la place qui lui sied aujourd’hui et “de sortir des silos des millénaires d’obsession rétinienne” où le visuel a tué le sonore en veillant à ce que les supports de diffusion du sonore (créations audiovisuelles, spectacles vivants, jeux vidéo, les arts visuels de plus en plus sonores, etc.) s’ouvrent sur le sonore qui constitue un territoire prometteur entre autres dans sa dimension économique.

L’annonce pour l’année 2023

D’ailleurs, a-t-il annoncé, la prochaine Semaine du son de l’Unesco en Tunisie sera l’édition du lancement du prix de la création sonore et ce dans la tradition même de la Semaine du son de l’Unesco en général qui décerne chaque année ce prix dans le cadre du festival de Cannes.

Fervent défenseur du sonore, il a relevé que le son revendique plus que sa jamais sa dimension de noblesse car la révolution sonore est digne d’être écoutée au sein de l’écosystème culturel international et tunisien, d’où d’ailleurs l’objectif du lancement de la semaine en Tunisie en vue de sensibiliser aux enjeux multiples du sonore dans ses dimensions créative, littéraire, culturelle, économique et francophone à travers un dialogue franco-tunisien et dans un esprit “deux rives de la Méditerranée”.

Projets de production de livres audio entre la Tunisie et la France

Dans cet esprit, penser à des projets de co-édition du livre audio entre la France et la Tunisie dans le cadre de “Strasbourg Capitale mondiale du livre de l’Unesco” en 2024 est l’une des pistes de réflexion dont un projet d’une bouse de création sonore francophone est envisagé en invitant deux auteurs, un français et un auteur d’un pays francophone, a révélé Cécile Palusinski, présidente de l’association française “La Plume de Paon”. L’objectif est de poursuivre ces échanges afin de mettre en avant le sonore et les métiers du son qui malheureusement en Tunisie sont légués au dernier plan voire aux oubliettes, a mentionné Lamia Belkaied Guiga, directrice de l’Ecole supérieure de l’audiovisuel et du cinéma.

Faisant le bilan de cette semaine dans sa première version tunisienne, les directeurs des alliances Françaises de Bizerte et de Djerba, Nada Najhi et Yassine Hamrouni ont tenu à souligner que la table ronde organisée sur le thème “L’audio, au cœur des nouveaux médias et des industries culturelles et créatives ” le 10 novembre à ESAC à Tunis et les rencontres professionnelles du livre audio les 11 et 12 novembre à Bizerte ont réuni réuni 25 intervenants de différents calibres tunisiens et internationaux de la chaîne du livre et de la diplomatie culturelle francophone.

Les débats ont porté sur plusieurs thématiques liées au son, tant dans le domaine du livre innovant que de celui du podcast, tout en offrant au public de laisser libre cours à leur créativité et à réfléchir à des modes alternatifs de lecture, de devenir entrepreneur dans le secteur du livre audio autour de plusieurs expériences autour notamment de la connaissance des sons et la prise de conscience de l’importance de la qualité de notre environnement sonore.