Les participants à un séminaire sur l'”internationalisation des petites et moyennes entreprises tunisiennes ” ont appelé à libérer les PME tunisiennes souhaitant s’ouvrir sur le marché international, des réglementations excessives.

Cet accès est entravé, selon eux, par deux obstacles majeurs à savoir la réglementation des changes et la logistique.

Lors de ce séminaire organisé organisé, mardi, à Tunis, par la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), les participants ont pointé du doigt le port de Radés par lequel transite la plus grande partie de marchandise destinées à l’exportation, soulignant l’impératif d’améliorer sa performance.

Le président de la CONECT, Tarek Cherif, a déploré, à ce propos, les coûts élevés du transit des marchandises et la lenteur au niveau du traitement des conteneurs.

Pour le représentant-résident de la Société financière internationale (IFC ou SFI du groupe de la Banque mondiale ), Georges Ghorra, la faiblesse de la performance du port de Radés entraîne une dégradation de la compétitivité des produits tunisiens destinés à l’export.

Il appelle, à cet égard, à la nécessité de libérer les petites et moyennes entreprises, en améliorant le code des changes de manière qu’elles puissent exporter facilement leurs produits. “Le secteur privé est extrêmement compétitif en Tunisie. Il est capable de conquérir au moins les marchés africain et européen. Nous devons juste le laisser travailler et ne pas lui mettre les bâtons dans les roues”, a-t-il déclaré.

Dans le même ordre d’idées, le représentant-résident de la Banque mondiale en Tunisie, Alexandre Arrobbio, a assuré que la Tunisie est capable de devenir une passerelle entre l’Europe et l’Afrique, dans la mesure où elle jouit d’un capital humain qualifié et de PME innovantes capables de se développer dans différents secteurs. Il est, par conséquent, “impératif de faciliter l’accès au financement, d’améliorer la logistique et d’assouplir la réglementation, même si les réformes y afférentes nécessitent du temps”.

Il a, d’autre part, appelé la Tunisie à tirer profit de la crise énergétique actuelle en Europe due à la guerre en Ukraine, en attirant et développant les investissements dans le secteur des énergies renouvelables.

Et de rappeler que les pays européennes souhaitent aujourd’hui, importer une énergie décarbonisée à un coût abordable.

Pour sa part, le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saied, a mis l’accent sur l’impératif de renforcer la diplomatie économique, notamment avec les pays africains, afin de conforter la présence des PME dans le continent. “Le département de l’Economie œuvre, dans le cadre d’un dialogue public-privé visant à améliorer le climat d’investissement, à lever les freins entravant l’ouverture des PME sur le marché international”.

S’agissant de la réglementation des changes, le ministre a souligné qu’il est important aujourd’hui de faire plus confiance aux entrepreneurs qui gagnent des devises. “Nous sommes conscients de la situation difficile du dinar mais le contrôle peut se faire à postériori pour les entreprises exportatrices”.

La directrice générale des Opérations de change à la Banque centrale de Tunisie, Raoudha Boukadida, a, à ce propos, fait savoir que le projet de code de changes comporte un volet dédié à l’internationalisation des entreprises en Tunisie, lequel prévoit des mesures visant à les aider à se développer sur le marché international.