Le coup d’envoi de la première édition du Festival de la Cité du Malouf maghrébin a été donné le mardi 12 avril lors de la cinquième soirée organisée par la Cité de la culture Chedli Klibi dans le cadre de manifestation ” Ramadan à la Cité 2022 “.

L’art qui porte les traces auditives de la musique apportée en Afrique du Nord par les musulmans fuyant la Reconquista chrétienne de l’Espagne et du Portugal a été célébré, mardi 12 avril par un hommage rendu au poète soufi andalou, dont les poèmes étaient faits pour être chantés, Al-Shushtari.

Le spectacle a été présenté par la troupe de ” Beit Al-Malouf “, dirigée par maestro Makram Ansari. Il s’agit d’un projet artistique initié par le Ministère des Affaires culturelles et dirigé par l’éminente figure nationale du Malouf, Zied Gharsa. La représentation a eu lieu au théâtre de l’Opéra de la Cité de la culture étant donné que ” Beit Al-Malouf ” est abritée par le complexe culturel.

Les visages de l’assistance se sont éclairés à l’arrivée de l’orchestre. Le public mêlant jeunes et moins jeunes, venus apprécier cette musique reliée à leur identité, semblent prendre de la distance des tracs du quotidien et s’évader dès l’écoute des premières notes.

Pendant une heure et demie, cette musique arabo-andalouse a été célébrée, et a montré, à travers la réaction du public, qu’elle survit en transcendant une salle comble. L’incarnation de l’âge d’or d’une Tunisie prospère et bouillonnante de culture continue à exposer l’harmonie de l’Homme, la musica humana.

Le démarrage du Festival de la Cité du Malouf maghrébin met en relief l’effort national déterminé en matière de préservation de cet héritage de la part des autorités, de la société civile et, en particulier, les Tunisiens tenant le Malouf en haute estime.

En s’abandonnant aux effets que procure l’écoute du Malouf, les auditeurs sont sortis galvanisés par la représentation. Tarek, un père de famille qui est venu assister à la représentation avec ses deux enfants, explique que ” le Malouf est un des emblèmes de l’identité tunisienne avec une influence omniprésente “.

Alia, retraitée passionnée de chant, exprime son attachement à cette musique en insistant sur le fait qu'”elle est née avec nous et nous ne l’abandonnerons jamais”.

Rima, étudiante accompagnée par un groupe d’amis, manifeste un grand intérêt pour le Malouf. ” On l’écoute beaucoup dans les maisons tunisiennes, mais aussi dans les cafés. Tout le monde aime écouter du Malouf. D’ailleurs, il n’y a pas que nous qui sommes venus. Il y a beaucoup de jeunes qui prennent plaisir à écouter cette musique “.

La première édition du Festival Maghreb Malouf se poursuivra le mercredi 13 avril 2022. L’emblématique Zied Gharsa se produira lors de la soirée de clôture.