Afef Bohli et Rym Debbiche, responsables de deux start-ups tunisiennes ont présenté chacune, leurs produits innovants du 41e salon international des équipements, des technologies et des services de l’environnement “Pollutec” (du 12 au 15 octobre courant, à Lyon).

Afef Bohli est cofondatrice de “DigiSmart Solutions”, une startup labellisée et lauréate du concours Industrie 4.0 (édition 2020). Cette mère de deux enfants, propose à travers sa jeune pousse, des solutions intelligentes, en matière de gestion de la qualité de l’eau via des plates-formes web et mobiles.

Installée au stand dédié au secteur privé tunisien “Green Business”, Mme Bohli a expliqué à l’envoyée de l’agence TAP, que le boîtier intelligent (smart box) qu’elle a développé avec ses collaborateurs, est né en 2018, d’une idée sur le défi que représente l’eau dans le développement durable.

Sa startup montée en 2019 avec Sami Tabbene, investisseur et enseignant universitaire, a réalisé son incubation au ” Smart tunisia technoparc” à El Ghazala.

Elle dispose déjà de quelques clients dans l’industrie, puisque son boîtier intelligent permet d’avoir une qualité d’eau conforme aux normes avec le minimum d’efforts et de coûts, selon ses propos

Le client (industriel, responsable d’usine ou d’unité hôtelière) n’a qu’à se connecter via playstore, à ses installations (bassin d’aquaculture, piscine, station d’épuration), pour connaître la qualité de l’eau, a ajouté l’entrepreneure qui enseigne également, à l’Institut supérieur de l’informatique.

“Au début, nous n’avions pas besoin de beaucoup de moyens pour développer et monter notre prototype, mais petit à petit, nos besoins financiers ont augmenté, pour finaliser le produit, avoir les certifications et couvrir les coûts du matériel”.

“Maintenant, nous avons encore besoin d’investissement pour nous déployer, pour la commercialisation et le marketing”.

S’agissant de la participation à Pollutec, “outre la contribution de 1500 dinars pour la location du stand, la startup a pris en charge les coûts d’hébergement et de transport ” a -elle indiqué.

Quant à Rym Debbiche, responsable du laboratoire ” Zilab ” à la société “Arom Air”, elle a développé avec ses collègues, le produit ” Tamenni “, qui permet au client ou au patient, à travers un QR code scanné à l’entrée des restaurants, hôpitaux ou écoles puis envoyé à la page de la société, d’avoir des données sur la qualité de l’air à l’intérieur de l’établissement qu’il s’apprête à visiter et de vérifier l’absence de virus ou d’agent pathogène dans l’air.

Ce produit “Zoltan air ” est breveté à l’international et a valu à ses créateurs en 2019, des honneurs au plus important salon consacré à l’innovation technologique en électronique grand public, le CES ou Consumer Electronics Show (CES), de Las Vegas.

Il a été développé en 2020 et 2021, de manière à le faire évoluer ” d’un simple diffuseur de parfum 100 % automatique et doté d’intelligence artificielle à tout un mécanisme offrant la possibilité d’intervenir sur la qualité de l’air, pour le purifier des agents pathogènes” , a expliqué à l’Agence TAP, Mme Debbiche, professeure à l’université de Paris Nanterre.

Un désinfecteur de l’air 100% tunisien, ignoré par le ministère de la santé

Cette jeune femme mariée à Elyes Chakroun, propriétaire de la société “Arom Air”, spécialisée depuis 2013, dans la production des machines de purification de l’air intérieur, a affirmé que la société a fabriqué un désinfecteur de l’air pour lutter contre le COVID et l’a proposé au ministère de la santé à un prix symbolique de 500 dinars (l’équivalent de son coût de revient), mais sa proposition est restée sans réponse. Elle fait remarquer non sans regret, que le ministère préfère utiliser les pulvérisateurs de produits chimiques dans les hôpitaux et les unités COVID plutôt que d’utiliser la machine proposée.

Aussi bien pour Afef Bohli que pour Rym Debbiche, la participation à Pollutec, leur a offert l’occasion de faire la promotion de leurs produits, dans l’objectif de dépasser les obstacles entravant leur développement et le déploiement de leur savoir-faire au pays et d’accéder à d’autres marchés.

Si la première évoque l’absence de tout intérêt manifesté par l’ONAS, première institution responsable de la gestion des eaux usées en Tunisie, pour sa start-up, la seconde critique de son côté, ” l’absence de réactivité de la part des ministères par rapport aux démarches de son entreprise et l’absence de cadre légal régissant la qualité de l’air intérieur en Tunisie.

Selon Startup Tunisia, les start-up tunisiennes labellisées ont généré en 2020, un chiffre d’affaires global de 71,9 millions de dinars

La participation Tunisienne au salon Pollutec a été organisée par le ministère de l’environnement en ce qui concerne le stand officiel et par le CEPEX pour le ” Green business” et ce en collaboration avec Business France. Une participation jugée ” plus que satisfaisante “, par Chokri Ben Necib, son coordinateur.