Les participants à une rencontre, mardi 1er juin 2021 à Tunis, sur ” la confiance envers les médias et la désinformation en contexte de pandémie “, ont été unanimes à souligner l’impératif de lutter contre la propagation des fausses nouvelles.

Ils estiment que les ” intox ” ou “fake news” qui circulent très facilement grâce aux réseaux sociaux, risquent de compromettre la confiance des citoyens envers les médias.

Beaucoup de Tunisiens déclarent ne s’informer que par Facebook et Twitter. Pour eux, les réseaux sociaux deviennent la principale source d’information et voient, ainsi, la crédibilité des médias, tous supports confondus, en fort déclin.

La conférence à laquelle ont pris part des universitaires, des représentants des médias et de la société civile intervient alors que les plateformes spécialisées dans la détection des ” intox ” connaissent un essor ” remarquable “, sans pour autant omettre les sessions de formation continue au profit des journalistes sur les mécanismes de lutte contre les ” fake news “.

Présent à cette rencontre, Alexandre Rieper, président du bureau de Tunis de la Fondation Friedrich Naumann, partie organisatrice de l’événement, a mis en garde contre les risques pouvant découler de la diffusion des fausses nouvelles et leur impact sur le processus de transition démocratique en Tunisie.

Il a mis l’accent sur l’impact des ” fake news ” sur l’opinion publique, notamment durant les campagnes électorales, dans un contexte de tension sociale, ou encore de pandémie.

D’après lui, des campagnes de diffusion de fausses informations destinées à influencer les comportements des électeurs ont été auparavant dénoncées. ” Des utilisateurs des réseaux sociaux ont été soumis à une forte exposition aux rumeurs “, a-t-il averti.

Nouha Belaid, universitaire, a évoqué, dans ce sens, “l’infodémie” qui a accompagné l’apparition de la pandémie de Coronavirus. Il s’agit, a-t-elle expliqué, d’une propagation rapide et large d’un mélange d’informations à la fois exactes et inexactes sur la pandémie de covid-19.

” Des centaines d’articles sur de faux remèdes pour en guérir ainsi que de fausses affirmations sur les origines de la pandémie ont été signalés “, a-t-elle lancé.

Ces fausses nouvelles, circulant parmi le flot d’informations quotidiennes sur la toile sont souvent difficiles à vérifier par l’internaute, a-t-elle encore souligné. D’où la nécessité pour les médias de disposer d’outils et de mécanismes nécessaires pour la vérification de la véracité des informations “douteuses”, a-t-elle plaidé.

Pour Nouha Belaid, la lutte contre les fausses nouvelles ne relève pas uniquement de la responsabilité des médias. ” Les citoyens et les composantes de la société civiles sont invités à jouer un rôle plus actif dans ce sens “, a-t-elle dit.

Un manuel intitulé “Comment vérifier les informations à l’ère des fausses nouvelles, a été présenté, en marge de cette conférence.

Il s’agit d’un guide pratique destiné aux journalistes et aux médias spécialisés dans le ” fact checking “.