Les députés se sont accordés à dire que les conditions économiques ont contribué à l’éclatement des protestations nocturnes, d’où la nécessité de traiter les causes sous-jacentes, de ces mouvements.

L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a tenu, mercredi, au palais du Bardo, une séance de dialogue avec le gouvernement sur la situation générale dans le pays, et ce en présence des ministres de la Défense nationale, Ibrahim Baltagi, des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, et de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, Ali Kooli.

Le député Mongi Rahoui (Indépendant) a souligné que la légitimité révolutionnaire et la légitimité populaire sont les seules qui déterminent les modes de protestation et que ceux qui ont pris le pouvoir doivent assumer après la révolution, la responsabilité de l’éclatement des protestations.

De son côté, la députée Abir Moussi (Parti Destourien Libre) a affirmé que le taux de pauvreté en Tunisie a augmenté 21%, ce qui est de nature à pousser les citoyens à sortir dans la rue. Elle a estimé que le gouvernement n’exerce pas une politique sociale et économique claire.

Le député Hatem Mliki (Indépendant) a souligné que plusieurs raisons poussent les jeunes à sortir pour protester, estimant que le gouvernement ne fait pas de distinction entre la protestation et les troubles à l’ordre public.

De son côté, le député Nejmeddine Ben Salem (Bloc démocratique) a considéré que les barons de la corruption, de la contrebande et du trafic de drogue demeurent dans l’impunité et que le gouvernement se contente d’arrêter les maillons faibles de ce système, affirmant que la politique de la fuite en avant adoptée par le chef du gouvernement, ne permettra pas de trouver des solutions.

Le député Samir Dilou (Ennahdha) a indiqué que les forces de sécurité ont fait preuve de professionnalisme face aux derniers mouvements de protestation, considérant que ces protestations sont essentiellement, motivées par les problèmes sociaux, l’absence de réformes et de développement et le blocage de l’investissement.

Il a par ailleurs, souligné que le blocage de l’ascenseur social a fait que les jeunes boudent de plus en plus les processus de formation, réduisant leurs rêves à l’immigration clandestine.

Pour sa part, le député Hassine Jnayah (Bloc Tahya Tounes) a déclaré que la discrimination positive en faveur de certaines régions est une discrimination négative envers les régions non concernées. Il a estimé les villes du Sahel accueillent tous les tunisiens, sans aucune distinction .

L’autre député de Tahya Tounes, Marouane Felfal, a souligné que les autorités sont préoccupées par le remaniement ministériel alors que la situation sociale tendue est sur le point d’exploser, fustigeant le phénomène d’abandon scolaire et la faiblesse des politiques publiques en matière d’éducation, d’enseignement, de sport et de culture.

Naima Mansouri, députée de Qalb Tounes a mis l’accent sur la nécessité d’intervenir en urgence, en mettant en place de vraies solutions à la situation actuelle.