« Alors que la plupart des pays africains n’ont pas les moyens de financer l’immunisation de leur population face à la pandémie de coronavirus, un début de solution vient d’être trouvé », écrit le site 20minutes.fr.

Et cette solution aurait été trouvée par l’organisation panafricaine, l’Union africaine, qui, toujours selon le média français, «… a obtenu 270 millions de vaccins contre la Covid-19 pour le continent ». Cette annonce a été rendue publique, dans la soirée de mercredi 13 janvier 2021, par l’Afrique du Sud (qui assure actuellement la présidence tournante de l’UA).

Toutefois, les pays africains visés doivent prendre leur mal en patience, car les premiers 50 millions de doses ne seront disponibles qu’entre avril et juin 2021 qui seront fournis par les laboratoires Pfizer-BioNTech, AstraZeneca et Johnson & Johnson. Mais le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, se félicite de cette “avancée“ : « Nous avons franchi une étape supplémentaire pour obtenir des vaccins de manière indépendante en utilisant nos propres ressources limitées ».

Dans cet ordre d’idées, on indique que des accords pour aider les pays africains à financer l’achat de ces vaccins ont été conclus avec la banque panafricaine Afreximbank (Africa Export-Import Bank) et la Banque mondiale. Et on précise que « l’initiative lancée par l’UA est distincte du dispositif Covax, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de partenaires privés, pour un accès équitable aux vaccins ». L’objectif de l’OMS est de fournir des doses à 20% de la population des pays participants avant la fin de l’année, le financement de ces vaccins étant assuré pour les 92 pays les plus pauvres du monde.

Mais en lisant le communiqué sud-africain, il y a crainte. « Si l’initiative Covax est essentielle pour l’Afrique, l’Union africaine craint que les volumes, qui seront disponibles entre février et juin, ne dépassent pas les besoins pour les soignants et ne soient donc pas suffisants pour contenir les chiffres croissants de la pandémie dans le continent. Et l’objectif d’immuniser 20% de la population n’est pas suffisant pour freiner le virus ».

En effet, les experts du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) estiment que, pour ralentir significativement la propagation l’épidémie, il faudrait vacciner au moins 60% de la population.

En fait, cette proposition de taux faible (20%) de vaccination de la population trouve son explication dans le fait que, jusque-là, le continent africain est “officiellement“ relativement épargné par la pandémie, seulement 3 millions de cas et plus de 74 000 décès, contre 16 millions de cas et plus de 500 000 décès pour l’Amérique du Sud et les Caraïbes par exemple.

La question qui se pose est de savoir si les chiffres « africains » du coronavirus vont continuer à être aussi bas par rapport au reste du monde, notamment l’Amérique, l’Europe et l’Asie.