Le ministère public à Sousse a placé en garde à vue 12 personnes suspectées dans l’affaire des déchets importés d’Italie; 10 autres ont comparu en état de liberté devant la justice, sachant que le propriétaire de SOREPLAST (société importatrice) est en fuite. C’est ce qu’a déclaré le premier vice-président du Tribunal de première instance de Sousse, Jabeur Ghenimi, interrogé par la TAP.

Parmi les personnes arrêtées, entre samedi et dimanche (19 et 20 décembre 2020), le désormais ancien ministre des Affaires locales et de l’Environnement (dans le gouvernement Mechichi), un chef de cabinet, un ancien directeur général et deux directeurs de l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED), deux autres directeurs à l’Agence nationale pour la protection de l’environnement (ANPE), un cadre de la douane, le propriétaire d’un laboratoire privé, un transitaire et un agent de la Poste tunisienne.

Quant aux personnes qui ont été entendues par le procureur de la République mais laissées en état de liberté, il s’agit d’un ancien ministre de l’Environnement (dans le gouvernement de Fakhfakh), l’actuel directeur de l’Agence nationale pour la protection de l’environnement (ANPE), trois ingénieurs de la même agence, le consul de Tunisie à Naples et deux cadres de la douane.

Pour rappel, ce scandale, dévoilé suite à une enquête d’investigation diffusée sur une chaîne de télévision privée, le 2 novembre 2020, porte sur un marché d’importation de déchets en Tunisie conclu entre une société tunisienne totalement exportatrice et une société italienne.

En vertu de cet accord, 282 conteneurs de déchets sont arrivés au port de Sousse et ont été présentés comme des déchets de plastiques à recycler.

Mais les enquêtes ont dévoilé qu’il s’agit de déchets ménagers, dont le trafic transfrontalier viole plusieurs conventions internationales, dont les conventions de “Bâle” et celle de “Bamako”.