La strat-up ” Ahmini ” (Protège-moi), qui gère la plateforme digitale du même nom, fondée par le tunisien, Meher Khélifi, est désormais un franc succès dans le domaine de l’intégration des femmes rurales au système de sécurité sociale.

Aujourd’hui, 11 pays d’Afrique et de la région MENA ont manifesté leur intérêt à calquer le modèle ” Ahmini “, a déclaré à TAP, le fondateur de la start-up, Meher Khélifi.

La jeune entreprise avait déjà été primée à plusieurs reprises et bénéficie, désormais, du soutien de la Banque Mondiale.

En 2019, elle a remporté un prix au salon Viva-tech, qui s’est déroulé à Paris, du 16 au 18 mai, et auquel ont pris part 222 start-up de 21 pays du continent africain.

” Nous envisageons d’exporter notre expérience en dehors de la Tunisie. Plusieurs pays ont déjà manifesté leur intérêt à dupliquer notre modèle “, affirme le jeune entrepreneur tunisien.
La start-up, qui emploie, aujourd’hui plus de 20 personnes et 300 autres volontaires et contractuels, va entamer, selon son fondateur, des démarches d’internationalisation, dès que la conjoncture affectée par le coronavirus, s’améliore.

15 000 femmes rurales inscrites

Aujourd’hui, 15 000 femmes rurales sont inscrites à la plateforme ” Ahmini.net “. Environ 8 mille dossiers ont été déposés à la Caisse Nationale de sécurité sociale (CNSS), par des femmes rurales, auparavant n’ayant pas droit à la couverture sociale en Tunisie. Aussi, plus de 1000 femmes détiennent, désormais, leurs carnets CNSS. C’est grâce au service mobile “Ahmini”, destiné à ces femmes rurales et lancé par ” Tunisie Telecom “, en vertu d’un accord signé avec la start-up ” Ahmini ” et la CNSS, que le nombre des affiliées a augmenté.

Via ce service mobile, un dinar est prélevé du solde mobile de chaque femme pour qu’il soit versé à la CNSS.

” Plus de 1500 identifiants uniques pour la couverture sociale des femmes travaillant dans le secteur agricole dans tout le pays ont été obtenus”, selon Khélifi.

” Nous voulons que l’épargne et la cotisation à la sécurité sociale soit une culture chez toutes ces femmes vivant dans ces milieux généralement défavorisés, qu’elles soient des travailleuses dans les champs ou des femmes au foyer exerçant dans l’élevage ovin ou l’aviculture”, a encore déclaré le fondateur de la start-up.

Basée à Kairouan (centre-ouest de la Tunisie), la jeune société œuvre aujourd’hui, d’après lui, à affilier aux assurances, les femmes qui se déplacent aux champs dans des camions et qui sont exposées aux risques d’accidents.

En Tunisie, la décision datant de 2002, relative au régime de sécurité sociale pour certaines catégories de travailleurs dans les secteurs agricole et non agricole, a été amendée en 2019 et étendue aux femmes rurales ne bénéficiant pas de couverture sociale. Cette initiative est fortement encouragée dans le cadre du plan national d’autonomisation économique et sociale des filles et femmes rurales.

Le plan cible des milliers de femmes rurales exerçant dans le secteur agricole et vise à leur fournir une couverture sociale, une carte de soins gratuite et une pension des survivants.