Le cluster ELENTICA, représentant les entreprises opérant dans l’industrie électronique, dénonce le relèvement de l’IS (impôt sur les sociétés) à 18% pour les entreprises exportatrices, dans le cadre du projet de Loi de finances 2021, qualifiant cette mesure d’inopportune.

Le cluster qui réunit une cinquantaine de sociétés opérant dans l’industrie électronique, employant plus de 12 000 collaborateurs et réalisant plus de 1 milliard d’euros de ventes sur le marché européen, a ainsi invité le Gouvernement et l’ARP à reconsidérer cette mesure dans l’intérêt général, en renouvelant leur engagement à continuer à créer de la valeur pour le bien de la communauté nationale.

ELENTICA a considéré ” qu’au vu du contexte économique difficile que vivent les entreprises du Cluster, cette mesure si jamais elle avait à être appliquée, serait contre-productive et ne sera pas venue au bon moment. Autant la volonté d’harmoniser la fiscalité en Tunisie est pertinente, autant le timing est inapproprié “.

Il souligne qu’une telle hausse du taux de l’IS aurait un impact important sur les finances des entreprises, vu la gravité de la conjoncture que connaissent les entreprises confrontées à une baisse de l’activité, une augmentation des charges par les dépenses pour assurer les protocoles Covid et une difficulté à honorer les engagements.

Ce relèvement pour les sociétés off-shore du taux de l’impôt sur les sociétés (IS) serait, par ailleurs selon le Cluster, annonciateur de grands risques étant donné que les difficultés financières inhérentes à la situation dramatique actuelle, “contraindrait les industriels à réduire la voilure et à prendre des décisions douloureuses quant à l’emploi ou leurs projets d’extension en Tunisie”.

Par ailleurs, ELENTICA a estimé que le contexte proposé défavorise la Tunisie pour accueillir des nouveaux investisseurs, comparé aux taux appliqués par les pays concurrents. ” Avec une telle mesure, les pouvoirs publics donnent l’impression de ne pas prendre en considération la gravité du contexte actuel que vit l’industrie en Tunisie et la détérioration du climat des affaires. A défaut d’aides concrètes aux entreprises pour les aider financièrement, à y faire face, comme dans d’autres pays partenaires, l’application d’une telle mesure aurait un effet psychologique dévastateur”.

” Cette disposition discrédite, par ailleurs, l’Etat Tunisien étant donné qu’elle consacre l’instabilité du cadre fiscal, en changeant les règles de fonctionnement des entreprises tous les 2 ans…Une telle instabilité est l’ennemi de l’investissement et va à l’encontre du contexte de crise actuelle COVID, où la plupart des pays Européens mettent en place des dispositifs d’aide à la relocalisation “, souligne ELENTICA.