La Fédération générale médias -relevant l’Union générale tunisienne du travail (UGTT)- appelle les journalistes à se rassembler, mardi 20 octobre, devant le bâtiment annexe de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour protester contre le projet de loi visant l’amendement du décret-loi n°2011-116 du 2 novembre 2011, relatif à la liberté de la communication audiovisuelle.

Dans un communiqué publié lundi 19 courant, la Fédération demande les journalistes à s’engager dans toutes les formes de lutte en cas d’adoption de ce projet, et ce après l’envoi d’une correspondance officielle par le gouvernement à l’ARP pour retirer six projets de loi organiques et ordinaires, dont celui relatif à la liberté de la communication audiovisuelle.

Elle exhorte également ” tous les députés qui croient en la liberté des médias à rejeter l’amendement du décret-loi n°2011-116, qui sèmera le chaos dans le secteur “.

La Fédération estime que le retrait du projet de loi, déposé à l’ARP par l’ancien gouvernement en concordance avec toutes les structures professionnelles ” est un pas qui démontre que le gouvernement actuel et son président qui ne croient pas en la continuité de l’Etat et de ses institutions, a donné un coup de pouce à la proposition de révision présentée par la coalition des ennemis de la liberté et de ses alliés “.

Elle appelle tous les Tunisiens, y compris les politiciens, les partis et les organisations de la société civile, à ” s’unir contre le projet de destruction et de sabotage du secteur des médias “.

Idem pour le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) qui, dans un communiqué publié lundi, appelle les journalistes à protester devant l’ARP contre le projet d’amendement du décret 116, soulignant qu’il est prêt à mener tous les mouvements de protestation, y compris la grève générale, pour défendre la liberté de la presse.

Lui aussi appelle “les députés qui croient à des médias libres et intègres, loin des lobbies de l’argent sale et des agendas des partis étriqués” à assumer leurs responsabilités historiques et à rejeter cette initiative.

Le syndicat condamne le retrait du projet de loi et le considère comme une ” mesure soudaine et irresponsable “, réitérant sa mise en garde contre l’initiative de la Coalition Al Karama, qui vise à apporter des amendements au décret 116 de 2011.

La question qui se pose est de savoir tout cela n’est pas trop tard… beaucoup plus par la faute de certains médias que des partis politiques, notamment la Coalition Al Karama!

L’ARP organise, mardi 20 courant, une séance plénière pour examiner la proposition de loi qui concerne l’amendement de certains articles du décret-loi n°2011-116 du 2 novembre 2011, relatif à la liberté de la communication audiovisuelle.

L’initiative législative a été proposée par le groupe parlementaire coalition al-Karama, le 4 mai 2020. Elle propose le renouvellement de la composition des membres de la HAICA à travers l’organisation d’élections au sein de l’ARP et l’ajout d’un article sur l’annulation des autorisations pour la création et l’exploitation de chaines de radio ou de télévision.

La Commission des droits, des libertés et des relations extérieures à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, 8 juillet, à la majorité des voix, ce projet de loi. Les blocs parlementaires d’Ennahdha, Qalb Tounes et de la Coalition Al-Karama ont voté pour l’amendement du décret-loi en question.