Avertissement: cette étude n’a aucune utilité, ni politique, ni sociale, ni économique. Elle nous ne apprend rien sur les effets de la pandémie du coronavirus.

“Le dispositif de soins mis en place serait dépassé si le nombre de nouvelles personnes infectées par le SARS-CoV-2 détectées par jour était compris entre 1 300 et 1 600″. C’est ce qui ressort d’une étude publiée jeudi 8 octobre par l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) intitulée ” LA TUNISIE FACE A LA COVID-19 A L’HORIZON 2025 “.

D’après ces estimations, le dispositif de soins est sur le point d’être dépassé puisque Nissaf Ben Alaya, directrice générale de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, avait signalé mercredi dernier lors d’une conférence de presse que la Tunisie enregistre actuellement environ 1 200 nouveaux cas par jour.

Réalisée à l’attention du président de la République, l’étude de l’ITES souligne que la pandémie de la Covid-19 a révélé les limites de notre système de santé et l’urgence de le réformer.

Dans ce contexte, il est indiqué que la première ligne du système de santé est restée marginalisée, son potentiel considérable avec sa proximité des villages et des quartiers est peu ou pas utilisé.

Le devenir de l’épidémie à court terme est en grande partie entre les mains des citoyens, dans leur comportement et leurs attitudes, et qu’elle est tributaire de la bonne réactivité du système de santé face aux crises et catastrophes de toute nature, souligne l’étude.

L’étude prévoit deux scénarios du développement de l’épidémie en Tunisie. Il s’agit d’un scénario optimiste maîtrisable et un scénario catastrophe, marqué par l’arrivée d’une seconde vague massive, au début de l’hiver 2020, suite à la multiplication non maîtrisée de foyers locaux de transmission, aggravée par l’arrivée de la saison des virus respiratoires (co-infection grippe, VRS, etc.), de la bronchiolite et de la gastro-entérite de l’enfant.

Quel que soit le scénario, des mesures sont préconisées afin d’aboutir à la résilience du système et le contrôle effectif de l’épidémie. Toutes ces mesures nécessitent le financement adéquat et le réajustement de la gouvernance de l’épidémie, indique l’étude.

Parmi les mesures proposées, il s’agit d’optimiser l’usage des tests, cibler les populations vulnérables et accepter le principe de la cohabitation avec la SARS-CoV-2.

Il convient aussi de prévenir la transmission du SARS-CoV-2 par le respect des mesures barrières et des protocoles sanitaires établis et par une communication interne et externe qui habilite et qui responsabilise.

Selon l’étude, il est important d’adapter l’organisation et le fonctionnement du système de soins pour continuer à fournir des services de santé efficaces, basés sur une première ligne publique et privée de proximité et des hôpitaux de recours préparés à la gestion des cas de Covid-19 tout en continuant leurs activités habituelles destinées aux autres malades.

L’accent est mis également sur la nécessité d’assurer la disponibilité en lits de réanimation et en lits dédiés aux malades Covid-19, en équipements, en dispositifs médicaux et en médicaments.

Tous les médicaments vitaux et essentiels, ne doivent souffrir d’aucune rupture de stock, ni de perturbation du circuit d’approvisionnement. Outre l’encouragement de la production nationale, il est nécessaire d’annoncer le recours aux dispositions de l’Accord de Doha 2001 concernant la protection de la population en cas d’épidémie et l’application des flexibilités prévues par l’Accord ADPIC/TRIP sous forme de loi, ajoute l’étude.

Par ailleurs, en attendant la mise sur le marché d’un vaccin sûr et efficace contre la Covid-19 et de tout autre traitement efficace, il est indiqué que la Pharmacie centrale de Tunisie se positionne sur le marché international pour approvisionner le pays en quantités suffisantes en cas de besoin.

L’assurance maladie devrait prendre en charge les frais de soins de ses assurés selon les référentiels adoptés et les coûts en vigueur dans les structures publiques et les structures privées selon un protocole préétabli, indique la même source.

L’étude signale que cette deuxième vague pourrait connaître son paroxysme en automne et au début de l’hiver, associée aux infections respiratoires habituelles et à la vie en milieu confiné (grippe et autres virus respiratoires) favorable à la transmission de ces infections.

Le confinement général est à bannir mais celui de certaines zones à risque pourrait se justifier, en fonction du niveau de transmission horizontale du virus, à l’image de ce qui se passe dans certains pays, lit-on dans le même document.

Selon le dernier bilan du ministère de la Santé, publié jeudi, 2 357 nouvelles contaminations au coronavirus ont été enregistrées les 6 et 7 octobre 2020 sur un total de 6212 tests effectuées.

Le nombre des décès recensés pour la même période, s’est élevé à 45, portant, ainsi, le nombre total de personnes décédées depuis l’apparition du premier cas de Coronavirus dans le pays, en mars dernier, à 409.

Le nombre total de contaminations enregistrées au cours de la période entre le mois de février dernier jusqu’au 7 octobre courant, a atteint 26 899 cas sur un total de plus de 262 mille analyses menées par les équipes médicales depuis le début de la pandémie.

D’après la même source, 554 personnes infectées par le virus sont actuellement hospitalisées dont 129 en soins intensifs et 53 sous respiration artificielle.