Afghanistan, Bangladesh, Haïti, Venezuela et le corridor sec d’Amérique centrale, Irak, Liban, Syrie, Burkina Faso, Cameroun, Liberia, Niger, Nigeria, Mali, Mozambique, Sierra Leone, Zimbabwe en Afrique… voici entre autres pays menacés par une crise alimentaire imminente, alertent la FAO et le PAM.

Selon ces organismes de l’ONU, il s’agit là de « pays à risque que les probabilités sont grandes – voire déjà réelles – d’une forte dégradation de la sécurité alimentaire dans les prochains mois, et qu’un nombre croissant de personnes risquent de basculer en situation de faim aigüe ».

Et le directeur général de la FAO, Qu Dongyu, d’expliquer : « Ces pays étaient déjà aux prises avec des niveaux élevés d’insécurité alimentaire et de faim aigüë, avant le Covid-19, à cause de chocs et de facteurs de stress préexistants comme des crises économiques, une instabilité et une insécurité, des conditions climatiques extrêmes ou encore des parasites et des maladies animales ».

Dans leur analyse de la situation, la FAO et le PAM soulignent que « la Covid-19 tend à aggraver les souffrances liées à la faim, car la baisse du niveau de l’emploi signifie que les ménages ont moins d’argent à dépenser pour la nourriture et que les travailleurs partis outre-mer envoient des sommes moindres à leur famille restée dans les pays en situation d’insécurité alimentaire »…

Les premières conclusions partielles des enquêtes que la FAO menées auprès des exploitants agricoles des pays touchés vont dans le sens de l’analyse et indiquent que la production alimentaire est en train de se transformer rapidement en un défi sérieux.

Et c’est «… pour inverser ces nouvelles tendances que la FAO a lancé un nouvel appel de fonds à hauteur de 428,5 millions de dollars, dans le cadre du Plan de réponse humanitaire global contre la Covid-19 des Nations unies destiné à répondre aux besoins croissants du secteur de l’alimentation et de l’agriculture… ».

Ce montant va s’ajouter à l’appel de fonds de 1,1 milliard de dollars lancé dans le cadre des Plans de réponse humanitaire des pays pour 2020, destinés à répondre aux besoins qui existaient déjà avant la pandémie du covid-19.

Pour relever ces défis, la FAO recommande l’intensification des interventions d’urgence, considérant que les principales campagnes agricoles, les mouvements du bétail vers les pâturages et les sources d’eau, ainsi que la récolte, le traitement et le stockage des produits alimentaires ne sont pas des activités à mettre en suspens.

En tout cas, M. Qu a fait savoir que « le Programme alimentaire mondial a estimé à 4,7 milliards de dollars le coût de l’aide alimentaire nécessaire cette année, un besoin qui n’a jamais été aussi grand ».

D’après APS