Elles sont bien loin les années 1984 et 1985, quand des stars de la chanson et du cinéma, mais aussi de journalistes du monde entier se sont mobilisées pour venir en aide à l’aide à l’Ethiopie, pays alors ravagé par l’une des pires famines que le monde ait connues.

Parmi les actions menées, on rappellera notamment la sortie des chansons “We Are The World“ aux Etats-Unis, “SOS Éthiopie“ des Chanteurs sans frontières en France, “Tears Are Enough“ de Northem Lights au Canada, “Les Yeux de la faim“ de la Fondation Québec-Afrique au Québec, “Cantaré, cantaràs“ de Hermanos en Amérique latine, ou bien l’organisation du concert Live Aid en juillet 1985…

Eh bien, tout ça semble désormais être d’un lointant mauvais souvenir pour les Ethiopiens. Car, les autorités du pays ont mis en place ces dernières années d’importantes réformes qui commencent à porter leurs fruits.

En effet, Fitsum Assefa, la ministre de la Planification et du Développement, ne manque de satisfaction en annonçant que « l’Ethiopie est devenue exportatrice de blé ». Le pays s’attend même à des récoltes excédentaires cette année, lesquelles lui permettront d’exporter son blé, ajoute-t-elle.

Et la ministre de rappeler : « Nous nous sommes lancés dans un programme complexe de réformes structurelles il y a quatre ans. Grâce à la méthode de culture en grappes du blé en utilisant l’irrigation, nous avons réussi cette année à produire un excédent de blé pour l’exportation ».

A souligner la mise en place du programme baptisé “Green Legacy“ qui a permis de planter 25 milliards d’arbres en seulement quatre ans, dont des arbres agroforestiers qui permettent de fixer les sols et de favoriser les cultures.

Concernant la culture du blé, il s’agit d’un programme à grande échelle portant entre autres sur la modernisation des systèmes d’irrigation du pays, particulièrement durant la période hivernale, avec un objectif de produire 52 millions de quintaux de blé supplémentaires, rapporte l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

A rappeler que les importations de blé de l’Ethiopie avaient “explosé sous la pression d’une demande intérieure forte“, devant de ce fait “le premier importateur de farine de blé d’Afrique subsaharienne, avec 300 000 tonnes acquises sur l’exercice 2020/2021, en provenance principalement de Turquie et d’Inde, selon les données du Département américain de l’Agriculture.

Ce pays, naguère frappé par les conflits et la guerre civile, illustre si besoin l’affirmation selon laquelle “la famine est souvent politique“.

A méditer.