Les députés de l’ARP ont révélé, mardi, au cours d’une séance plénière, que le crédit allemand (d’une valeur de 100 MD), accordé à la Tunisie au titre du financement de la deuxième phase du programme de renforcement des réformes dans le secteur de l’eau, a servi au financement du budget de l’Etat au lieu d’avoir été consacré à l’investissement dans le secteur hydraulique.

Certains députés l’ont qualifié de “crédit odieux” parce qu’il a été destiné à la consommation et à la réduction du déficit du budget de l’Etat au lieu de son orientation vers le développement du secteur de l’eau pour la maintenance et la réparation des canaux vétustes et l’extension des barrages ainsi que la collecte des eaux pluviales en se basant sur le Mejel et le parachèvement de l’installation des stations de dessalement des eaux de la mer.

Les députés de Kalb Tounes (parti d’opposition) ont refusé l’approbation du projet précité relative à l’obtention d’un crédit en faveur de l’Etat, ainsi que les projets de lois similaires qui vont être examinés par l’ARP, à cause de la hausse de l’endettement de l’Etat qui dépassent 110% du PIB. Ils ont estimé que les réformes envisagées à cet effet ne requièrent pas un crédit de telle envergure (100 MD).

Les députés ont appelé à la nécessité de consacrer ce crédit à la réalisation des projets susceptibles d’améliorer la qualité de l’eau surtout dans le sud tunisien où le degré de salinité de cette dernière est très élevé et d’assurer,en outre, la bonne gouvernance de la gestion des ressources hydriques.

Ils ont précisé que l’obtention de ce crédit engage l’Etat à procéder à des réformes, telle que l’augmentation des prix de l’eau potable (près de 150 millimes par mètre cube d’eau), ciblant des couches sociales bien déterminées et des secteurs lucratifs et consommateurs des ressources en eau (à l’instar du tourisme) , sans toucher les couches à faible revenu.

Les représentants du peuple ont exprimé leur appréhension quant à la pénurie et la coupure de l’approvisionnement continu en eau potable dans plusieurs régions pendant ces dernières années, insistant sur la nécessité de juguler ce phénomène dans ces conditions sanitaires précaires dues à la propagation du coronavirus, rappelant que l’approvisionnement en eau potable est un droit inaliénable pour tous les citoyens.

Ils ont recommandé d’accélérer l’interconnexion des régions rurales et enclavées par le réseau de distribution de l’eau potable, soulignant l’importance d’installer des districts de l’au la SONEDE dans ces régions afin de faciliter la lutte contre la pénurie de l’eau et éviter la consommation de l’eau polluée par les paysans.

Les députés ont également évoqué es opérations de corruption suspectées dans la gestion des associations d’intérêt commun dans certaines régions et la mauvaise gestion des budgets qui leur sont consacrés, ce qui a provoqué une hausse de l’endettement et la dégradation de la qualité de l’eau.

Il convient de rappeler que le taux de couverture du réseau de l’eau potable en Tunisie à frôlé 94% dont 53 % assurés par la SONEDE, sachant que 40% du réseau est géré par les associations d’intérêt commun.