La Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH) a annoncé vendredi dans un communiqué, qu’elle s’est adressée au Conseil supérieur de la magistrature et au ministre de la Justice, en demandant d’ouvrir une “enquête sérieuse sur les mesures prises concernant le dossier de Sami Fehri et leur conformité à la loi”.

Elle a estimé que ces procédures “suscitent suspicion et doute” et “portent atteinte” au pouvoir judiciaire, “car elles sous-endentent une instrumentalisation politique, un règlement de comptes et des tentatives pour phagocyter les médias”.

La Ligue appelle tous les partis politiques à “s’abstenir d’instrumentaliser le pouvoir judiciaire et de tenter de mettre à genou les médias”, mettant l’accent sur “l’importance de respecter la loi et l’esprit de la loi pour assurer une véritable transition démocratique”.

Elle ajouté que “ce qui s’est passé les 29 et 30 janvier 2020 pour s’opposer à la décision de la Cour de cassation de remettre en liberté Sami Fehri, de maintenir intentionnellement ce dernier en détention illégale à la prison de Mornaguia, de renvoyer immédiatement par la chambre d’accusation, un fait sans précédent dans l’histoire de la magistrature en Tunisie, du dossier à la Cour d’appel de Tunis, de violer les droits de la défense garantis à tous les citoyens, avant d’émettre et d’envoyer un nouveau mandat d’incarcération contre Sami Fehri à la prison de Mornaguia attaché à l’ordre de remise en liberté qui a été rejetée, soulève les soupçons et porte atteinte au pouvoir judiciaire, car cela suggère l’instrumentalisation politique, une reddition des comptes et des tentatives de phagocyter les médias”.

La cour de cassation avait rejeté le 29 janvier la décision de la chambre d’accusation près la cour d’appel de Tunis relative au mandat de dépôt, émis le 11 décembre dernier, contre Sami Fehri, directeur de la chaîne Elhiwar Ettounsi, rappelle-t-on.

Le 11 décembre dernier, trois mandats de dépôt ont été émis par le pôle judiciaire économique et financier près la Cour d’appel de Tunis à l’encontre Sami Fehri, de la mandataire judiciaire de “Cactus Prod” et de l’agent de la société “Eight prod” pour suspicion de corruption dans une affaire de malversations concernant les deux sociétés.